Les 5 ans de la journée Internationale de l’Education : l’éducation, un droit essentiel mais bafoué

Crise des apprentissages, risques de déscolarisation, diminution des budgets… L’éducation a beau être un droit humain accessible à toutes et tous, inscrit dans les textes internationaux, il peine à être respecté et appliqué en cette cinquième Journée Internationale de l’Education. Avec des conséquence dramatiques pour l’avenir des plus jeunes et du monde. 

La Journée Internationale de l’Education sera célébrée le 24 janvier prochain pour la cinquième année consécutive, sur le thème choisi par les Nations Unies « Investir dans l’humain, faire de l’éducation une priorité ». Pour Action Education, il est plus que temps d’y penser ! 

L’éducation, première victime des crises sectorielles

Car, depuis longtemps, les voyants sont au rouge. En 2018, l’UNESCO alertait déjà quant à la stagnation du nombre d’enfants non scolarisés depuis près d’une décennie et s’alarmait du nombre d’enfants, notamment dans les pays les moins avancés, incapables de lire une simple phrase même au bout de plusieurs années passées sur les bancs de l’école. Cinq ans plus tard, malgré les alertes répétées de tous les acteurs de l’éducation, la situation a largement empiré. Sous l’effet des crises multisectorielles – politique, économique, sécuritaire, climatique – le risque est grand de voir un nombre important d’enfants être déscolarisés, notamment en raison de la pauvreté croissante des ménages. Suite à la fermeture des écoles durant la pandémie de COVID-19, le nombre d’enfants confrontés à une pauvreté d’apprentissage a explosé, passant de 53% dans les pays les moins avancés à plus de 70% et les Etats n’ont aujourd’hui guère les moyens – ni la volonté politique – d’accroître les budgets alloués à l’éducation. Les pays donateurs de l’aide internationale allouée à l’éducation, confrontés eux aussi à l’inflation et à la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, risquent eux aussi de réduire leur contribution à l’éducation dans le monde au profit de secteurs jugés plus essentiels 

Des enfants et des jeunes privés d’avenir et de pouvoir d’agir

Pour des générations entières d’enfants et de jeunes, la situation est dramatique. Privés des savoirs essentiels, de leur droit fondamental à l’éducation, ils se retrouveront demain privés d’emploi, incapables de s’insérer socio-économiquement dans les sociétés, de contribuer à la construction d’un monde durable et plus grave encore davantage exposés aux crises et aux chocs économiques et climatiques. Aujourd’hui, plus de 222 millions d’enfants et de jeunes vivent déjà en situation de crise avec des besoins éducatifs urgents. Combien seront-ils demain face aux crises qui ne cesseront de se multiplier ?  Comment pourront-ils vivre, voir leurs droits respectés et contribuer à la construction du monde juste et durable que l’ensemble des Etats se sont engagés à réaliser d’ici 2030 ? La réponse est simple, ils ne le pourront pas et éprouveront haine et ressentiments contre un monde qui n’aura pas su tenir ses engagements. 

Faire de l’éducation notre priorité 

Tant pour ces jeunes que pour l’avenir du monde, l’accès à une éducation de qualité est donc fondamental. Elle seule leur permettra d’acquérir les savoir-faire, savoir-être, compétences et connaissances qui leur permettront de gagner en autonomie, de connaître leurs droits, de les exercer et les faire respecter. Dans ce monde en crises, où les inégalités ne cessent de se multiplier, et où les discriminations se renforcent, Action Education s’engage plus que jamais en 2023 auprès des populations les plus vulnérables pour les accompagner et les rendre acteurs et actrices de leur développement. Aux côtés des enfants, des jeunes, des filles et des femmes, notre ONG reste mobilisée pour rappeler aux pouvoirs publics leur obligation de garantir le droit à une éducation de qualité, publique, gratuite, accessible à toutes et à tous, sans aucune forme de discrimination.

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