Action Education en Asie du Sud-Est

Mask med

Le contexte d’intervention

En Asie du Sud-Est, Action Education est présente dans trois pays : le Cambodge, le Laos et le Vietnam.

Le Cambodge a la population la plus jeune d’Asie du Sud-Est avec 45 % de la population de moins de 18 ans et 70 % de moins de 30 ans. Plus de la moitié de la population cambodgienne (16,76 millions) vit à la limite du seuil de pauvreté, et la plupart d’entre eux sont des familles avec des enfants non scolarisés. De manière générale, la plupart des communautés ont été gravement touchées par le ralentissement économique consécutif à la pandémie de COVID-19.

 Malgré le droit des enfants à neuf ans d’éducation gratuite au Cambodge, l’accès à une éducation de qualité reste un défi pour de nombreux enfants. Bien qu’officiellement gratuite, elle peut atteindre jusqu’à environ 119 $ par an et par élève, ce qui conduit à l’abandon scolaire, en particulier dans les ménages les plus vulnérables et les familles ayant plusieurs enfants scolarisés.

Page région ASE Copyright Rotha ORM scaled
Une jeune fille issue du groupe ethnique minoritaire Phnong, posant fièrement. Cambodge, décembre 2023. © Gilles Oger

Le système éducatif cambodgien est actuellement confronté à de nombreux défis : manque de ressources éducatives, techniques et financières, enseignants insuffisants et sous-qualifiés, systèmes de gestion médiocres, éloignement des écoles, et inégalités de genre.  Le manque d’infrastructures reste également un défi important : près de 50 % des écoles n’ont pas accès à l’eau potable et 30 % manquent de toilettes adéquates, L’absence de telles installations contribue à l’augmentation des taux d’abandon scolaire et d’absentéisme, en particulier chez les filles. En outre, le manque de bâtiments accessibles, d’infrastructures adaptées et d’équipements appropriés empêche encore les enfants en situation de handicap d’accéder à l’éducation. Les discriminations à l’égard des enfants en situation de handicap ou issus de minorités ethniques restent particulièrement vives, l’égalité de genre, voire même la parité, est loin d’être atteinte.

Le Cambodge compte actuellement près de 250 000 enfants non scolarisés. Pour Action Education, ce nombre pourrait atteindre 311 740 enfants en dehors du système éducatif formel.

Le pays s’est néanmoins engagé à veiller à ce que chaque enfant et chaque jeune cambodgien, quel que soit son statut social, sa situation géographique, son appartenance ethnique, sa religion, sa langue, son sexe ou sa condition physique, bénéficie des mêmes chances d’accéder à une éducation de qualité, conformément à la Constitution et à l’engagement du gouvernement royal envers la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. Pour atteindre cet objectif, des priorités au niveau national ont été identifiées, avec un accent particulier sur l’éducation de la petite enfance, l’élargissement de l’accès à des écoles primaires de qualité, l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement et le développement d’un développement économique durable et d’opportunités.

Le Laos a connu une transformation importante ces dernières années, marquée par une croissance économique constante et des initiatives de développement visant à améliorer les moyens de subsistance de sa population.

Sa population est estimée à 7,7 millions de personnes (plus de 50% a moins de 24 ans) et se caractérise par sa multiethnicité, composée de plus de 50 groupes ethniques reconnus, chacun ayant sa propre langue, sa propre culture et ses propres traditions.

L’éducation est une priorité affichée par le gouvernement, celui-ci s’est engagé à améliorer l’accès à une éducation de qualité, à renforcer les programmes de formation des enseignants et à étendre les infrastructures éducatives dans tout le pays. Malgré les progrès, des défis tels que les disparités d’accès entre les zones urbaines et rurales persistent, soulignant la nécessité d’interventions ciblées et de réformes politiques.

Page pays RDP Lao Copyright AEA scaled

Le Laos est confronté à des défis éducatifs multiformes exacerbés par la pandémie de COVID-19 : le ralentissement économique induit par la pandémie, caractérisé par un ralentissement des échanges et du commerce, a eu de graves répercussions budgétaires sur les budgets nationaux, impactant le financement de l’éducation. L’inflation est apparue comme une préoccupation majeure, entraînant un resserrement des budgets des ménages et une réduction des dépenses consacrées à l’éducation dans tout le pays. Cette tension économique a touché de manière disproportionnée les familles rurales et pauvres, les forçant à restreindre leurs dépenses d’éducation, aggravant ainsi les disparités existantes dans l’accès à une éducation de qualité.

En outre, le financement public de l’éducation n’a cessé de diminuer depuis 2017, les dépenses d’éducation en pourcentage du PIB diminuant à 2,1 % en 2021 et à 1,7 % dans le budget 2023.

A ces difficultés financières s’ajoute une forte pénurie d’enseignants, une faible motivation et capacité des enseignements en poste, un accès limité à des ressources et matériels éducatifs de qualité en particulier dans les zones rurales et reculées, l’insuffisance des infrastructures et des installations, telles que les salles de classe, les bibliothèques et les laboratoires.

Les données officielles montrent des progrès en matière d’égalité des genres, mais les réalités en coulisses révèlent un accès inégal à l’éducation et à l’emploi pour les filles et les femmes. Elles sont confrontées à des discriminations et inégalités de genre, avec une charge disproportionnée des tâches ménagères et des responsabilités familiales. Cette situation est enracinée dans les coutumes traditionnelles et les pratiques culturelles. Le mariage précoce et les taux de natalité élevés chez les femmes sont répandus, contribuant aux défis socio-économiques persistants. Cette responsabilité précoce de la vie familiale limite souvent les possibilités d’éducation et d’avancement professionnel des femmes.

Laos Jeune ecoliere Copyright Vincent REYNAUD LACROZE scaled

Le Vietnam se trouve aujourd’hui à un tournant critique dans un contexte d’évolution rapide et d’incertitude résultant de la pandémie de Covid-19, de l’accélération de l’industrie et du changement climatique.

Le gouvernement vietnamien a fait de l’éducation une priorité nationale, reflétée dans des politiques telles que la stratégie d’éducation 2021-2030, qui met l’accent sur les STEM (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques) et les TIC, dans le but de préparer les étudiants à la quatrième révolution industrielle et d’améliorer la compétitivité mondiale du pays. Toutefois, des difficultés persistent pour offrir une éducation équitable, notamment aux minorités ethniques.

Les enfants issus de minorités ethniques âgés de 0 à 8 ans sont confrontés à des difficultés importantes pour accéder à une éducation de qualité et à des soins de la petite enfance. Les barrières linguistiques, car beaucoup parlent d’autres langues que le vietnamien à la maison, entravent leur capacité à communiquer et à apprendre efficacement à l’école. En outre, l’accès limité aux ressources, telles que les établissements d’enseignement, les enseignants qualifiés et les environnements d’apprentissage adaptés à leur âge, restreint encore davantage leurs opportunités. En conséquence, ces enfants n’ont souvent pas les compétences essentielles nécessaires à la préparation à l’école, notamment la santé physique, la nutrition et le développement cognitif.

Les jeunes, en particulier les filles et les jeunes femmes des zones pauvres et isolées abritant des minorités ethniques, sont confrontés à des obstacles pour accéder aux informations essentielles, à l’orientation professionnelle et aux compétences générales nécessaires à l’emploi et au développement économique. L’accès limité à une éducation de qualité et le manque de sensibilisation à leurs droits limitent encore davantage leurs possibilités d’autonomisation et de participation aux processus de prise de décision.

Le Vietnam a fait des progrès significatifs en matière d’égalité des genres, se classant au 65e rang sur 162 pays avec une valeur IDH de 0,997. Cependant, des défis subsistent, comme un rapport de masculinité asymétrique à la naissance (1,12 homme pour une femme, UNFPA) et des taux élevés de violence conjugale (34,4 %), soulignant la nécessité de protections juridiques plus fortes et d’un changement culturel. Dans les zones rurales, les rôles traditionnels des genres et les attentes culturelles contribuent à des taux plus élevés de mariage précoce, à une faible fréquentation scolaire des filles et à une participation restreinte aux processus de prise de décision.

Le Vietnam est l’un des pays les plus touchés par le changement climatique, en raison de son long littoral, de ses deltas de faible altitude et de sa dépendance à l’agriculture et à la pêche. L’élévation du niveau de la mer, des tempêtes plus fréquentes et plus intenses et des régimes pluviométriques imprévisibles représentent des risques importants pour les populations rurales et urbaines. Le delta du Mékong est particulièrement vulnérable aux inondations et à l’intrusion d’eau salée, menaçant la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. En outre, les catastrophes liées au climat telles que les typhons, les sécheresses et les glissements de terrain augmentent en gravité, déplaçant les communautés et endommageant les infrastructures. L’économie, la santé publique et la stabilité sociale du Vietnam sont fortement affectées.

Face aux multiples crises identifiées, Action Education développe en Asie du Sud-Est des projets pour accompagner les populations les plus vulnérables vers une éducation de qualité, vecteur de résilience et d’adaptions, et clef indispensable pour connaître ses droits, les défendre et exercer sa citoyenneté.

Notre action
en Asie du Sud-Est

En 2021, Action Education était présente dans 3 pays d’Asie du Sud-Est avec 21 projets.

Nos domaines d’intervention

IMG 0213 Copyright Christine REDMOND scaled

Les principaux axes d’intervention d’Action Education en Asie du Sud-Est :

  • Accès et qualité de l’éducation
  • Education à la santé
  • Education à la vie (formation et insertion professionnelle)
  • Education au développement durable, à la paix et à la citoyenneté mondiale
  • Education de la petite enfance
  • Education en situation d’urgence et de post urgence
  • Education en situation de migration

Ils témoignent

 Khammee, 8 ans, de la province de Vientiane, reçoit ainsi une bourse depuis trois ans. Issue de l’ethnie hmong, Khammee parle une autre langue que le lao à la maison, ce qui rend l’accès à l’éducation en lao plus difficile et constitue une raison d’abandonner l’école.

Les parents de Khammee survivent grâce à un travail agricole mal rémunéré et les fournitures scolaires sont un luxe qu’ils ne peuvent se permettre. La bourse de Khammee leur permet d’acheter l’uniforme scolaire et le matériel pédagogique de base.

M.Tou Sacksith, directeur de l’école de Kahmmee, affirme que ces bourses font toute la différence pour les élèves de son village. « Je pense que les bourses permettront de prolonger l’éducation des enfants vivant dans la pauvreté », explique-t-il en se réjouissant du passage de Kahmmee en 3ème année.

Nos projets en Asie du Sud-Est

Plus d’informations sur
Action Education en Asie du Sud-Est

e╠uquipe orage

Équipes

gouvernance orange

Gouvernance

partenaires orage

Partenaires

publications orange

Publications

bureau orange

Contacts

Nos actualités en Asie du Sud-Est

fr_FR