Aicha Bah Diallo : « La privatisation de l’éducation risque aujourd’hui de transformer totalement un système éducatif déjà faible »

Aïcha Bah Diallo, ancienne Ministre de l’éducation en Guinée et Présidente d’Action Education, prend la parole pour dénoncer la privatisation croissante des systèmes éducatifs à l’occasion de la deuxième édition de la journée de mobilisation contre la marchandisation de l’éducation (22 septembre), un événement organisé par le Réseau francophone contre la marchandisation de l’éducation.

 

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Les 196 états ayant ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant se sont engagés à garantir à tous les enfants une éducation inclusive et gratuite. Un engagement réaffirmé lors des différents sommets internationaux, notamment en 2015 avec l’adoption à l’Assemblée générale des Nations Unies de l’Objectif de développement durable n°4 qui vise à garantir d’ici à 2030 l’accès de toutes et tous à une éducation de qualité, inclusive et gratuite, et ce tout au long de la vie. Néanmoins, depuis quelques années les acteurs privés, notamment des multinationales étrangères, se multiplient dans le secteur de l’éducation, particulièrement dans les pays à faibles revenus.

Une croissance sans précédent du privé

« Autrefois les écoles privées étaient fréquentées par des enfants de parents riches. Aujourd’hui nous constatons une croissance sans précédent des écoles privées à bon marché et de mauvaise qualité dans les quartiers pauvres et dans les villages de nombreux pays à faibles revenus. Cela risque de transformer totalement le système éducatif déjà très faible. Souvent l’Etat ne définit pas le contenu et le contrôle de la conformité des missions d’éducation remplies par le privé », alerte Aïcha Bah Diallo, Présidente d’Action Education et ancienne Ministre de l’éducation en Guinée, dans une vidéo qui sera diffusée le 22 septembre 2022 en ouverture d’un webinaire dédié à la lutte contre la marchandisation de l’éducation.

Une journée de mobilisation pour une éducation publique, gratuite et de qualité

L’évènement, organisé par le Réseau francophone contre la marchandisation de l’éducation, une coalition de 317 organisations, propose un état des lieux de la privation de l’éducation en Afrique. Avec pour objectif de mettre en évidence l’évolution croissante de la privatisation en Afrique, les enjeux, et les menaces que cela fait peser sur l’effectivité du droit à l’éducation.  Cette journée de mobilisation permettra notamment de revenir sur l’Appel de la société civile francophone contre la marchandisation de l’éducation, signé par plus de 400 organisations issues de 43 pays de l’espace francophone, parmi lesquels Action Education ; et d’interpeller les décideurs sur la nécessité de réguler les acteurs privés dans l’éducation et de garantir l’accès à une éducation publique de qualité pour toutes et tous.

 

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