Au Burkina Faso, l’éclairage solaire améliore les conditions d’enseignement et d’apprentissage

Crédit photo : Dramane Sessouma

À l’école bilingue de Lué, dans la commune de Cassou, l’éclairage solaire est une vraie aubaine. Il a changé les conditions d’enseignement et d’apprentissage. Enseignants, élèves et collégiens ont abandonné les lampes à piles ou à pétrole pour l’énergie solaire grâce au projet « École Éclairée, Centre de Ressources pour une Éducation de Qualité » (EECREQ).

L’école bilingue mooré-français de Lué compte 257 élèves dont 124 filles et 133 garçons répartis dans 5 classes. En janvier 2021, elle a bénéficié de l’éclairage solaire grâce au projet EECREQ à l’instar de 19 autres écoles dans la commune de Cassou dans la région du Centre ouest du Burkina Faso. Une visite à l’école à partir de 20 heures permet de comprendre la nouvelle ambiance nocturne depuis la mise en service de l’éclairage solaire. « Les élèves non loin de l’école viennent étudier et préparer leurs devoirs la nuit, explique Désiré BASSANE, enseignant titulaire de la classe de CM2. Ceux qui sont loin de l’école, sont répartis en 9 groupes en fonction de leur lieu d’habitation. Chaque groupe a reçu une lampe solaire chargeable. La nuit, ils se retrouvent pour apprendre leurs leçons et faire leurs devoirs de maison. Ce sont les élèves de CM2 (en classe d’examen) qui sont priorisés. »

Un travail nocturne collectif qui permet l’entraide

Namata Djanda et Safoura DJANDA sont deux sœurs en classe de CM2. Avant l’éclairage solaire de leur école, elles travaillaient le soir à la maison avec une lampe à pile offerte par leur mère. Elles ont abandonné cette lampe pour rejoindre leurs camarades à l’école. Pour Safoura l’éclairage solaire est meilleur. « À l’école, je travaille avec mes camarades. On s’entraide », témoigne la petite fille.

Oumou Koulssoum KABRE loge aussi à quelques encablures de l’école. Elle préfère rejoindre ses camarades à l’école pour traiter les devoirs en groupe. Avec pour ambition de devenir enseignante, elle trouve que l’éclairage solaire offre de meilleures conditions pour apprendre les leçons. 

Dans le village, Salif BALIMA et Moussa PAFADNAM sont dans le même groupe de travail qui a reçu une lampe solaire chargeable. « La nuit, on se retrouve autour de la lampe et on apprend les mêmes matières ensemble : histoire et géographie, calcul, grammaire, conjugaison et vocabulaire. On se pose les questions à tour de rôle », précise Salif.

Des bénéficiaires élargis jusqu’au collège

Les anciens élèves admis au collège aussi bénéficient de l’éclairage des écoles. Firmin OUEDRAOGO est en classe de sixième au collège. Il profite de l’éclairage de son ancienne école pour préparer ses devoirs. A l’école de Tambao, bénéficiaire du projet EECREQ, ce sont les élèves du collège de Nevry qui tirent aussi profit de l’éclairage solaire. A l’école de Lué, les élèves du collège ont souhaité des ampoules complémentaires à l’extérieur des salles de classe pour ne pas déranger leurs jeunes frères. 

L’éclairage solaire des écoles ne profite pas seulement aux élèves. Les enseignants et surtout ceux qui sont logés à l’école en tirent profit. « Nous faisons les préparatifs à l’école grâce à la lumière. Nous enchainons dès la fin des classes, ce qui nous fait gagner en temps. Nous en profitons aussi pour préparer les concours professionnels. Aussi nous chargeons nos téléphones portables », témoigne Désiré BASSANE.

Un impact sur la motivation de tous

Même si on ne peut parler pour l’instant d’impact sur la qualité de l’éducation, l’éclairage solaire des écoles a suscité une motivation aussi bien des enseignants que des élèves. Le fait de se retrouver entre camarades de classe pour travailler est une source de motivation. Les enseignants logés dans les écoles accompagnent les élèves qui ont des difficultés pratiquement tous les jours. Auparavant les cours d’appui étaient organisés uniquement les samedis et mercredis après-midi. « Nous avons des indices favorables notamment en lecture. Il y a une amélioration dans ce domaine. Les élèves font aussi leurs devoirs de maison. Cela signifie qu’ils s’exercent en groupe et cela à terme va profiter à tous. Nous attendons les prochaines évaluations pour mieux apprécier l’impact de l’éclairage solaire sur les résultats des élèves », conclut Désiré BASSANE.

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