Au Laos, grâce au soutien d’Aide et Action, la petite Kanna peut rêver son avenir en grand

Alors que nous célébrons la Journée Internationale de la Fille, nous mettons en lumière l’histoire de Kanna Sunivong, une jeune élève inspirante qui a reçu une bourse pour poursuivre ses études primaires et qui a maintenant de grands rêves pour son avenir.

Dans le village de BeangLuang, un petit village rural entouré de vastes rizières vertes dans la province d’Oudomxay, au nord-ouest du Laos, Kanna, une élève de 11 ans, parcourt seule le trajet d’1,5 km pour se rendre à l’école chaque matin. Malgré son jeune âge, Kanna assume de nombreuses responsabilités. À seulement cinq ans, la petite fille a perdu sa mère ce qui l’a forcée à s’occuper des tâches ménagères du foyer. Actuellement, elle vit avec son père qui est âgé, sa belle-mère et sa sœur de 13 ans dans une petite maison sans électricité. Le père et la belle-mère de Kanna sont au chômage et sa sœur vit avec des problèmes de santé mentale, ce qui a laissé à Kanna le fardeau d’être le seul soutien de famille. Après les cours, Kanna travaille pour subvenir aux besoins de sa famille et jusqu’à ce que la pandémie de COVID-19 frappe, elle faisait la vaisselle dans un restaurant les soirs et le week-end. Cette vie lui laissait trop peu de temps pour jouer avec ses amis.

L’impact des fermetures d’écoles dûes à la COVID-19

Lorsque l’école primaire de BeangLuang a fermé en raison de la pandémie, Kanna a étudié seule à la maison sans personne pour la soutenir dans ses devoirs, car son père et sa belle-mère sont illettrés. Tous les deux ont abandonné l’école très tôt, néanmoins, ils encouragent toujours Kanna à étudier et réalisent l’importance d’envoyer leurs enfants à l’école. « Envoyer mes enfants à l’école est important car je veux qu’ils aient la possibilité de trouver un bon travail », déclare Xai, le père de Kanna. Malheureusement, l’expérience de Kanna n’est pas unique.
Selon le rapport 2020 d’Aide et Action sur l’impact de la COVID-19 sur l’éducation au Laos, près d’un tiers des élèves du primaire ont indiqué qu’ils n’avaient personne pour leur enseigner à la maison pendant les fermetures d’écoles. La pauvreté est l’une des principales causes d’abandon scolaire au Laos. Selon un récent rapport de l’UNICEF, basé sur les données de l’Enquête sur les indicateurs sociaux au Laos II (2017), les enfants des ménages les plus pauvres ont un taux d’achèvement scolaire de 58 % seulement, contre 98% pour les enfants des ménages les plus riches. Les groupes ethniques minoritaires tels que celui dont est issue Kanna, vivant dans des communautés pauvres, rurales et économiquement défavorisées sont les plus vulnérables et risquent d’abandonner prématurément l’école.

En plus de n’avoir aucun soutien scolaire, Kanna n’avait pas non plus accès à des appareils numériques tels qu’un smartphone ou Internet, ce qui l’empêchait de participer à l’apprentissage à distance en ligne et l’absence d’électricité à domicile signifiait que les heures où elle pouvait lire ses livres et apprendre ses leçons étaient limitées.

Heureusement, l’école de Kanna a pu rouvrir rapidement car le taux d’infection à la COVID-19 reste faible dans sa province, à sa grande joie. « Si mon école fermait à nouveau, je serais triste de ne pas pouvoir retrouver mes amis ou étudier avec eux », témoigne la petite fille, espérant que son école restera ouverte.

Une voie vers l’égalité des chances

Pour aider des élèves comme Kanna, issus de communautés pauvres, rurales et économiquement défavorisées à rester à l’école, Aide et Action propose un soutien financier lié aux frais de scolarité. Pour l’année scolaire 2020-2021, 64 élèves, dont 50 % de filles, ont reçu le matériel nécessaire pour aller à l’école. Ce soutien est aligné sur le 8e Plan de développement du secteur de l’éducation du Laos (2016-2020) et l’Objectif de développement durable 4 (ODD4) « assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et promouvoir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous ».

Pour Xai, l’éducation de ses enfants signifie tout et le soutien d’Aide et Action contribue à atténuer ses inquiétudes quant à leur avenir. « Je m’inquiète beaucoup pour mes filles car elles sont encore si jeunes et je suis trop vieux maintenant, explique-t-il. J’ai peur de mourir et de les laisser, qui s’occupera d’elles alors ? Seule l’éducation pourra rendre l’avenir de mes filles meilleur.»

Le soutien d’Aide et Action permet à la famille de Kanna d’acheter tout son matériel scolaire, y compris son uniforme scolaire, des livres, un cartable, des chaussures et de l’argent pour acheter de la nourriture. Soulagé que sa fille puisse poursuivre ses études, le père de Kanna a maintenant de grands rêves pour son avenir. « Je rêve que mes enfants obtiennent leur diplôme universitaire et qu’ils travaillent pour le gouvernement en tant que fonctionnaires, avec un bon salaire. Je ne veux pas qu’ils soient pauvres et qu’ils travaillent dur comme nous l’avons fait », dit Xai.

Chaque enfant a droit à l’éducation

Au Laos, Aide et Action travaille en collaboration avec les autorités éducatives pour apporter un soutien aux enfants issus de communautés marginalisées à haut risque de décrochage scolaire. Notre action vise à améliorer l’environnement scolaire et les résultats d’apprentissage des élèves dans 30 écoles cibles, elle permet aussi de rétablir l’égalité des chances.

« À l’avenir, je veux être médecin ou enseignante, dit Kanna avec enthousiasme. Je veux être médecin parce que les médecins peuvent soigner les gens et il sera facile de trouver un travail et d’avoir un bon salaire, et je veux être enseignant parce que j’aime enseigner aux étudiants et les aider à faire des études ». Déjà, sa passion pour l’éducation se voit dans sa façon d’enseigner à sa sœur à la maison.

En plus de donner à Kanna l’occasion d’apprendre, sa présence régulière à l’école lui permet également de se socialiser, de jouer avec ses amis et de profiter de son enfance ; une opportunité que chaque petite fille devrait avoir, pas seulement aujourd’hui à l’occasion de la Journée internationale de la fille, mais tous les jours.

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