Crédit photo : AEA Vietnam
À Lao Cai, au Vietnam, près de la frontière avec la Chine, la traite des êtres humains est un problème grave. Pour alerter sur ce danger et aider les populations à s’en prémunir, Aide et Action organise des séances de sensibilisation auprès des jeunes, dans le cadre scolaire.
Entre 2012 et 2017, la province de Lao Cai a accueilli à elle seule, 661 victimes de traite, dont 127 enfants (source : Département du travail, des invalides et des affaires sociales de Lao Cai). Et ces chiffres ne comprennent pas tous ceux qui sont portés disparus. Dans cette zone, située dans la région montagneuse du nord-ouest du Vietnam, près de la frontière avec la Chine, le trafic d’êtres humains est un problème grave.
Aide et Action, qui œuvre dans la région pour rendre l’éducation accessible à tous les enfants – en particulier ceux issus de communautés ethniques défavorisées – a pour objectif de prévenir la traite des êtres humains en sensibilisant les populations à la question et en dotant les enfants de compétences permettant de reconnaître les situations à risques.
Un voyage d’étude de deux jours à la frontière
L’une des activités de sensibilisation consiste en un voyage scolaire spécial organisé avec des élèves de primaire dans la région frontalière. Il y a quelques mois, 61 enfants issus de minorités ethniques de deux écoles accompagnées par Aide et Action ont eu la possibilité d’effectuer un voyage d’étude de deux jours grâce aux fonds fournis par la banque HSBC. À cette occasion, ils ont pu réaliser que la traite des êtres humains est un danger clair et présent dans leur vie.
Malgré plus d’une demi-journée de voyage pour atteindre la frontière, les enfants se sont montrés enthousiastes par cette visite et ils ont activement participé à la séance d’information animée par le personnel du centre des affaires sociales de la province de Lao Cai. Ils ont été sensibilisés aux différents risques, ont écouté des récits histoires de cas réels et ont appris comment éviter et prévenir la traite des êtres humains. Au centre, les jeunes élèves ont également eu l’occasion de présenter des spectacles mettant en valeur leur culture unique, de jouer à des jeux éducatifs sur le thème de la traite des êtres humains et d’interagir avec les autres enfants du centre.
Des connaissances essentielles
Le groupe a également rencontré des soldats des frontières qui ont expliqué les procédures légales à suivre pour traverser la frontière – des connaissances essentielles rendant toutes les personnes moins vulnérables au trafic. Les fonctionnaires ont fourni aux enfants des conseils sur la façon de se protéger contre les trafiquants dangereux et malveillants. «Vous ne pouvez traverser la frontière que si votre passeport est estampillé du tampon rouge du poste de gardes-frontières !» leur ont-ils rappelé. Un message qui est définitivement entré dans leurs têtes.
Grâce à ce voyage, les élèves de primaire sont rentrés avec une bien meilleure compréhension des risques et des conséquences de la traite des êtres humains ; une connaissance qui les aide non seulement à éviter de devenir eux-mêmes victimes, mais qui leur permet aussi de contribuer à la lutte.