À 28 ans, Libeyeme est veuve et mère d’un petit garçon de 6 ans. Elle vit dans la région des Savanes, l’une des régions les plus pauvres du Togo. La jeune femme a dû se battre sans relâche pour offrir un avenir meilleur à son enfant. Tisseuse de profession, elle a été accompagnée dans le cadre du projet Savanes Motaog pour lancer une activité génératrice de revenus. Aujourd’hui, Libeyeme gère son propre atelier et parvient à subvenir aux besoins de sa famille. La jeune femme est un modèle de courage et de détermination pour sa communauté.
Les Groupes d’Épargne : un levier pour l’autonomisation des femmes
Avec une incidence de pauvreté de 65 %, la région des Savanes est la moins développée du Togo. Son économie repose essentiellement sur l’agriculture vivrière et le petit élevage. Comme Libeyeme, de nombreuses femmes font face à la pauvreté. Les inégalités de pouvoir et les normes de genre limitent leur accès aux moyens de production, tels que la terre, et entravent leur autonomie financière.
Les Groupes d’Épargne ont été créés pour répondre à ces défis. Ces groupes permettent aux femmes de s’autonomiser et de mieux faire reconnaître leur rôle économique et social au sein de leurs communautés. Pour beaucoup, cette initiative représente une véritable bouée de sauvetage.
« Ce fut un véritable déclic dans ma vie. J’ai participé à plusieurs activités qui m’ont ouvert les yeux et, sans hésiter, j’ai rejoint le Groupe d’Épargne Tintotiliebe », confie Libeyeme.
“Tintoteliebe”, une histoire de solidarité et de réussite
25 femmes de la région, dont Libeyeme, ont formé un Groupe d’Épargne (GE). Grâce à ce dispositif, elles s’entraident, épargnent, se prêtent des fonds et investissent ensemble pour améliorer le bien-être de leurs familles. En cas de besoin urgent, le groupe se mobilise pour apporter une solution collective. C’est dans cet esprit de solidarité que le nom “Tintoteliebe” (qui signifie “Entraidons-nous” en français) a été choisi.
Au-delà des activités d’épargne et de crédit, le GE Tintoteliebe joue un rôle clé dans la sensibilisation à la cohésion sociale, au leadership, à l’égalité de genre et à la participation au développement communautaire. Grâce à lui, Libeyeme a pu récolter 63 000 francs CFA (environ 96 euros), une somme qui lui a permis de lancer son activité et de s’assurer une indépendance financière. D’autre part, les formations dispensées ont consolidé ses compétences en gestion des affaires et en leadership.
“Aujourd’hui, je vis pleinement de ma passion. J’ai un atelier en activité et j’y accueille même une apprentie. Mon chiffre d’affaires mensuel varie entre 100 000 et 120 000 francs CFA (entre 150 et 180 euros), avec un bénéfice de 50 000 à 60 000 francs CFA (entre 75 et 90 euros). Cela me permet de subvenir aux besoins de ma famille.”, conclut Libeyeme.
Le projet Savanes Motaog
Dans la région des Savanes, au Togo, Action Education œuvre pour renforcer la cohésion sociale et accompagner les jeunes et les femmes sur la voie de l’autonomisation économique. Le projet « Engagement des Jeunes et des Femmes pour la Participation Citoyenne et la Cohésion Sociale dans les Savanes » (ENJEF-PACS) est financé par l’Union Européenne et l’Agence Suédoise pour le Développement International. Parmi ses actions phares figurent la création de Groupes d’Épargne (GE) et la formation des femmes aux Activités Génératrices de Revenus (AGR).
