Burkina Faso : l’éducation multilingue vecteur d’inclusion

Au Burkina Faso, de nombreuses filles déscolarisées ou non scolarisées sont contraintes d’effectuer des tâches domestiques ou de travailler. Pour remédier à cette problématique, Action Education, en partenariat avec la Fondation L’Occitane, a mis en place le projet  Scolarisation des filles dans la région du centre ouest (SCOLFILLE). Ce dernier met l’accent sur la scolarisation et le maintien des filles dans le système scolaire, via les centres de la Stratégie de Scolarisation Accélérée à Passerelle (SSAP).

A Bozo, localité de la commune rurale de Boura, un centre SSAP est ouvert et accueille en priorité des filles. Pour l’année scolaire 2022-2023, 19 apprenants soit (11 filles et 9 garçons) sont inscrits. L’objectif du projet SCOLFILLE consiste en une remise à niveau accélérée et une réintégration dans le système d’éducation classique, dans la langue maternelle des élèves.

Un apprentissage inclusif et progressif pour plus de résultats

wahab napon animateur centre ssap bozo

Au Burkina Faso, la langue officielle et d’enseignement dans le système scolaire classique est le français. Par ailleurs, il existe une soixantaine de langues nationales. Par conséquent, tous les élèves ne parlent pas le français, ce qui constitue un frein à leur éducation. Pour pallier à cela, l’apprentissage du français se fait progressivement en partant des langues maternelles des élèves, comme l’indique Wahab A. Napon, animateur du centre :

« Dans le centre SSAP de Bozo, nous enseignons le français, le sissala et le dagara, durant les deux premiers mois ». Pour le passage à la phase d’enseignement en français, nous procédons par étape. Tout d’abord, nous présentons aux élèves les lettres en langues locales puis en français afin qu’ils puissent identifier les éléments communs et les différences entre les deux alphabets ».

Une fois ces bases maîtrisées, l’enseignement des matières telles que les mathématiques, la lecture et l’écriture se fait progressivement et entièrement en français, de façon orale. Les élèves des centres SSPA sont évalués par trimestre (le premier trimestre en langue locale et les deux derniers en français). En fin d’année scolaire, les apprenants sont évalués sur leur acquis et en fonction de leur résultat, ils rejoignent des classes adaptées à leur niveau. Les meilleurs intègrent la classe de CE2 (quatrième année du primaire), les moyens la classe de CE1 (troisième année et les moins performants, la classe de CP2 (deuxième année).

L’importance de l’enseignement basé sur la langue maternelle

Action Education rappelle que c’est grâce à la maîtrise de sa première langue, ou langue maternelle, que les compétences de base en lecture, écriture et calcul peuvent être acquises. 

« Quand les apprenants arrivent à découvrir, identifier et mémoriser les notions dans leur propre langue, cela facilite leur compréhension et l’apprentissage d’une seconde langue ou des matières enseignées en classe  » constate Wahab A. Napon. 

 

Pour plus d’informations sur la Journée internationale de la langue maternelle

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