Action Education se réjouit que le Conseil Présidentiel pour les Partenariats Internationaux ait réaffirmé l’éducation comme priorité stratégique de la politique de coopération internationale de la France. Mais nous regrettons que l’éducation de base ne soit pas spécifiquement mentionnée ainsi que l’absence de toute référence aux enfants, pourtant premières victimes des crises et des conflits dans le monde. Nous demandons donc à la France de réaffirmer l’importance des droits de l’enfant et de mettre en œuvre au plus vite ses ambitions politiques pour limiter au maximum l’impact des coupes de l’aide publique au développement sur les populations les plus vulnérables, notamment les enfants.
Le Conseil Présidentiel pour les Partenariat Internationaux (CPPI) organisé le 4 avril 2025 à l’initiative d’Emmanuel Macron était l’objet de tous les regards alors que la coopération internationale traverse une crise sans précédent. Ses budgets ont en effet été brutalement coupés dans de nombreux pays européens, y compris en France, et aux États-Unis, tandis que la solidarité internationale est ouvertement remise en cause par des discours hostiles aux libertés individuelles. Dans ce contexte, Action Education ne peut que se réjouir de voir la France s’engager à « agir efficacement là où les besoins sont les plus importants et les plus urgents pour contribuer à la stabilité du monde ». Nous saluons, parmi les 10 objectifs affichés, l’importance accordée à “l’éducation et la formation de la jeunesse” dans un contexte international de plus en plus marqué par le repli sur soi et l’égoïsme.
Un grand absent : les droits de l’enfant
Nous regrettons toutefois que l’accent ne soit pas davantage mis sur l’éducation de base, qui comprend une année de scolarisation pré-primaire, la primaire et le premier cycle du secondaire. L’absence de toute référence aux enfants – premières victimes des crises et des conflits – dans les priorités politiques de la France, entache cependant lourdement ses ambitions. « Comment la France peut-elle aujourd’hui oublier les enfants, alors que plus de 460 millions d’entre eux vivent en zone de conflits, que 234 millions d’enfants exposés aux crises ont un besoin éducatif urgent, et que les violations graves des droits de l’enfant (mariages forcés, enrôlement dans des groupes armés, attaques contre les écoles…) ne cessent d’augmenter ? », s’interroge Vanessa Martin, Responsable du plaidoyer pour Action Education.
La non-mention des droits des enfants dans les conclusions du CPPI est d’autant plus étonnante que la France en a fait dès 2021 une priorité transversale de la Loi d’Orientation et de programmation relative à la solidarité internationale (LOPDSLIM du 4 août 2021), qui guide l’aide humanitaire et de développement de la France, et qu’elle a récemment réaffirmée dans ses stratégies ministérielles dédiées à l’éducation de base et à l’action humanitaire. « Sans engagement politique fort, les enfants continueront à subir les effets des crises et des conflits dont ils et elles ne sont en rien responsables. Sans accès, dès le plus jeune âge, à la protection, à la santé, à l’éducation, privé.es de toute possibilité de participer à la construction de sociétés plus justes et égalitaires, que deviendront-ils et elles, et surtout, de quoi le monde sera-t-il fait demain si nous sacrifions aujourd’hui les plus jeunes ? ».
De belles paroles mais à quand les actes ?
Début juin se tiendra le Comité interministériel pour la solidarité et le développement (CICID) qui définit les orientations de la politique française de coopération internationale et d’aide au développement. À cette occasion, nous demandons à la France de rattraper son « oubli » et de réaffirmer les droits de l’enfant comme priorité stratégique de son action internationale, assortie de moyens financiers et de mécanismes de contrôle et de suivi.
Action Education tient également à rappeler que le contexte actuel ne saurait se contenter de belles paroles. En 2022, alors que l’éducation était déjà affichée comme une priorité stratégique de sa politique de coopération internationale, la France n’y a alloué que 2,2% du budget bilatéral global de solidarité internationale et à peine 5,6 % de son aide humanitaire. Il est donc fort à craindre que la récente coupe de 2,1 milliards d’euros dans les budgets 2025 de la solidarité internationale et l’absence dans les conclusions du CPPI d’une ambition affichée d’une solidarité internationale à hauteur de 0,7% du PIB ne soient des freins majeurs à l’atteinte des objectifs fixés, d’autant que les autres États se sont également désengagés de l’aide internationale et que l’impact des coupes sur les populations les plus vulnérables se fait déjà sentir. Dans ce contexte, nous appelons la France à passer de la parole aux actes, à mettre en œuvre ces engagements politiques et à y allouer des ressources suffisantes, flexibles, multi-annuelles et adaptées aux besoins prioritaires pour garantir à toutes et tous, notamment aux enfants, une éducation de qualité.
Interview exclusive avec Vanessa Martin, Responsable du plaidoyer
Pour approfondir ces enjeux et apporter un éclairage concret, Action Education propose aux médias une interview exclusive avec Vanessa Martin, Responsable du plaidoyer de l’association. Forte de son expertise et de son expérience de terrain, Vanessa Martin est disponible pour répondre à vos questions et témoigner de l’impact de ces décisions politiques sur la vie de millions de personnes.
📞 Contact presse :
Camille Lawson, Chargée de communication, camille.lawson@action-education.org, 06 79 56 61 52
Gilles Oger, Responsable communication, gilles.oger@action-education.org, 06 99 01 43 21
À propos d’Action Education
Action Education est une organisation internationale de développement par l’éducation présente dans 14 pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe. Depuis plus de 40 ans, nous agissons pour offrir une éducation de qualité aux populations les plus marginalisées, en particulier les enfants, les filles et les femmes.