COVID-19 : les femmes doivent être au cœur du monde de demain

Les femmes ont été parmi les principales victimes de la COVID-19, subissant de plein fouet ses conséquences économiques et sociales. Malgré les promesses, elles sont encore loin aujourd’hui d’être au cœur de la relance annoncée par les Etats pour un monde post-Covid, dénonce Aide et Action. Il y a pourtant urgence. 

Il y a un an, à la date symbolique de la journée internationale des droits des femmes, nous alertions déjà sur les menaces que représentaient la COVID-19 et ses conséquences économiques et sociales sur les droits des femmes. Et nous appelions à un sursaut général et à un éveil des consciences pour éviter un recul inédit dans l’Histoire des droits des filles et des femmes. 

COVID-19 : un recul inédit des droits des femmes

En effet, pour une grande majorité de femmes, notamment pour les 740 millions travaillant dans l’économie informelle, la COVID-19 a été synonyme de pertes d’emplois et de revenus. Plus de 47 millions ont ainsi dû vivre subitement avec moins d’1,90 dollars par jour, portant ainsi à 435 millions le nombre de femmes vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde. Aux mesures de restriction sociales qui les ont privées de tout accès aux soins, planning familiaux, soutiens psychologiques ou administratifs, s’est ajoutée une hausse dramatique des violences à leur encontre au sein même de leurs domiciles et ce, dans tous les pays du monde sans aucune exception. Les plus jeunes n’ont pas été épargnées avec une hausse de plus de 13 millions de mariages précoces attendues entre 2020 et 2030. En matière d’éducation, les jeunes filles ont été parmi les premières exclues : 767 000 ont été privées d’école au pire moment de la crise, et peu d’entre elles, du fait d’un faible accès aux outils numériques, ont eu accès à un quelconque enseignement à distance d’autant qu’à peine 6 pays sur 10 ont mis en place des alternatives pédagogiques pour les populations les plus vulnérables. On estime aujourd’hui qu’entre 11 et 20 millions de jeunes filles pourraient ne jamais retourner sur les bancs de l’école suite à l’accroissement de la pauvreté. 

Les réponses socio-économiques des Etats aveugles au genre

Face à une situation aussi dramatique, des voix se sont élevées pour construire un monde de l’après, plus juste et plus durable et ont plaidé pour que filles et les femmes soient incluses dans la relance économique et sociale du monde. Malheureusement, « la majorité des réponses socioéconomiques adoptées par les États dans le cadre de la COVID-19 sont aveugles aux questions de genre et répondent rarement aux besoins spécifiques des femmes »,  a martelé la Haute-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet lors d’une réunion du Conseil des droits de l’homme au mois de juillet 2021 . Force est de constater, plus de 24 mois après le début de la pandémie, que les femmes sont loin d’être au cœur des stratégies des Etats pour reconstruire le monde. Hommes et femmes n’ont pas subi la COVID avec la même violence mais les Etats n’en ont pas tenu compte.  Le secteur de l’éducation le prouve. Selon l’UNESCO, les états ont alloué moins de 3 % des plans de relance à l’éducation et peu ont mis en place mis en place des programmes à destination des populations les plus vulnérables, notamment à l’intention des filles et des femmes. Comment croire, dans ces conditions, que la situation des filles et des femmes puisse s’améliorer ? Comment espérer reconstruire un monde plus juste alors que la moitié du genre humain reste exclue et privée de tout pouvoir d’agir ?  

Rendre aux femmes le pouvoir d’agir

Face à de telles menaces pour l’avenir des filles et des femmes et plus largement de notre monde, Aide et Action rappelle aux Etats leurs obligations et engagements vis-à-vis des femmes. Nous demandons que toutes, sans aucune discrimination ait accès à une éducation de qualité (minimum 12 ans d’éducation gratuite), source de connaissances, d’accès à l’emploi mais également de confiance, d’esprit critique et de leadership indispensables à toute citoyenne de ce monde. Et nous insistons sur l’absolue nécessité d’ouvrir largement aux femmes des programmes de formations socio-professionnelles, d’entreprenariat et de micro-crédits, qui leur garantiront un travail décent, une pleine participation aux prises de décision économiques à tous les niveaux du foyer jusqu’aux institutions internationales ainsi que la capacité de réaliser l’ensemble de leurs droits et de faire progresser l’égalité de genre.  Seule clef sur le long terme d’un monde juste et durable.

Aide et Action développe parallèlement à son plaidoyer un mouvement de solidarité international visant à accompagner sur le chemin de l’éducation et de l’empowerment plus de 3 millions de filles et de femmes d’ici à 2025. Pour en savoir plus sur notre mouvement « Education For Women Now ».

 

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