Éclairer l’école, illuminer des avenirs

Crédit photo : Vincent Reynaud-Lacroze

Sans accès à l’électricité, en Afrique de l’Ouest, les élèves du primaire étudient dans des conditions difficiles. Mais désormais, grâce à une solution solaire simple, Aide et Action illumine l’éducation de milliers d’enfants dans les zones rurales du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo.

En Afrique de l’Ouest, 9 écoles sur 10 ne sont pas électrifiées. Pour pallier cette situation, Aide et Action mène deux programmes (A light for Africa et École Éclairée, centre de Ressources pour une Éducation de Qualité) qui visent à amener la lumière au sein des salles de classes en zones rurales au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo.

Une initiative bénéfique pour tous

Dans ces pays, la grande majorité des écoles sont dépourvues d’électricité ce qui pèse lourdement sur le quotidien des élèves et des enseignants. Mauvaise visibilité, chaleur extrême, absence d’outils pédagogiques modernes… Nombreux sont les inconvénients qui découlent de ce manque. Afin d’améliorer l’environnement scolaire et donc les résultats des enfants, nous intervenons au sein de 120 écoles primaires que nous électrifions et équipons de matériel adapté. Pour cela, nous installons des panneaux solaires qui ramènent la lumière au sein des salles de classe et changent ainsi le quotidien de tous.

« La lumière est un facteur favorable pour l’enseignement, souligne Narcisse Ouédraogo, directeur de l’école Tambao au Burkina Faso. L’électrification de notre école par Aide et Action est très salutaire. Cela profite à tout le monde : enseignants, élèves et même les parents d’élèves qui n’ont plus à payer le pétrole pour leurs enfants. » 

Un contexte favorable à la réussite

En effet, les enseignants qui profitent de l’électricité pour rester plus tard en classe, peuvent désormais préparer leurs fiches et corriger les cahiers de devoir des élèves avant de rentrer chez eux le soir. Ils peuvent également organiser des cours de soutien en dehors des heures de cours pour les élèves en difficultés, surtout ceux qui sont en classe d’examen. Et enfin, ils peuvent charger leurs téléphones portables pendant la journée et ainsi rester joignable plus facilement par leurs proches, souvent éloignés physiquement.  « Avec l’électrification, nous sommes plus motivés pour enseigner et accompagner les élèves pour leur réussite, précise Seydou Tienon, directeur de l’école Panassin au Burkina Faso. Les enseignants des écoles non bénéficiaires du projet souhaitent rejoindre celles qui le sont. »

Les élèves, pour leur part, peuvent étudier dans un contexte bien plus favorable. « En classe, je vois bien le tableau désormais. Je recopie facilement les leçons. Avant l’éclairage, je devais parfois m’approcher pour bien voir ce qui était écrit », témoigne Idrissa Belem, élève en classe de Cours Élémentaire (CE) à l’école primaire publique de Kirabouto au Burkina Faso, a-t-il précisé. De plus, l’installation de ventilateurs permet d’aérer les salles de classe où la température, habituellement élevée, gêne la concentration des enfants.

Un impact dans et en dehors de l’école

En sus de l’électrification des bâtiments, Aide et Action équipe les écoles de lampes solaires chargeables. Celles-ci sont remises aux élèves des classes d’examen qui habitent loin de l’école et qui ne peuvent y revenir la nuit tombée pour apprendre leurs leçons. Organisés par groupe en fonction des zones d’habitation, les élèves se retrouvent autour des lampes pour travailler, puis les ramènent le lendemain à l’école pour les recharger. Cette initiative permet de développer le travail en groupe et incite beaucoup les élèves à s’entraider.

De nouvelles opportunités pour les communautés

Enfin, le projet comprend un dernier volet attractif qui repose sur l’équipement des écoles en ordinateurs afin d’initier les élèves aux pratiques informatiques de base. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils ont accès à un ordinateur et cela représente une certaine fierté. « Mes grands frères vont au cyber café pour faire des recherches sur l’ordinateur, mais ils ne maîtrisent pas très bien Word. Moi, j’ai eu la chance de suivre les cours sur l’initiation à l’outil informatique. C’est la raison pour laquelle ils me sollicitent désormais pour leur montrer certaines fonctions de saisie de document et je suis très contente », assure Rose Toffa, élève en classe de CM2 à l’école primaire publique de Gbekon/B à Porto-Novo, au Bénin. 

Pour résumer, nos programmes d’électrification permettent à la fois d’améliorer les conditions d’apprentissage et d’enseignement à l’école, mais ils offrent aussi de nouvelles opportunités aux communautés. Un impact global souligné par Claude Ahimakin, directeur de l’école primaire Hahamè au Bénin : « Je suis en mesure d’affirmer aujourd’hui que nous tirons le maximum de profit de l’électrification solaire de notre école. Par exemple, elle a offert beaucoup de facilités aux élèves qui veulent apprendre et faire des exercices le soir. Nous avons également la possibilité de travailler sous la lumière, pendant les mauvais temps, en fermant toutes les fenêtres. L’électrification solaire et l’équipement en informatique motivent davantage les élèves à avoir le goût des nouvelles technologies et leur permet d’être outillés avant d’aller au collège. Certaines salles de classe électrifiées servent également pour des cours d’alphabétisation pour adultes dans la localité. Mes remerciements à Aide et Action qui met en œuvre ces actions salvatrices en milieu scolaire ».

Sur le même thème :

Les projets liés :

fr_FR