« Le texte final publié à la suite du Sommet sur le développement durable renforce l’engagement mondial pour faire face aux défis sociaux, économiques et environnementaux », a déclaré Helen Clark le 20 août 2012. L’actuelle Directrice du Programme De Développement des Nations Unies ajoutant que le document final publié à la suite de Rio+20 « était une base solide sur laquelle le monde allait pouvoir bâtir ». De nombreuses voix n’ont pourtant pas hésité à s’élever pour dénoncer le manque d’ambition et d’engagements de ce sommet.
Au terme des deux jours qu’a duré Rio+20 et qui a rassemblé plus de 190 chefs d’état et 40 000 membres de la société civile, près de 1 800 entreprises ont pris l’engagement de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. De grandes villes comme Pékin, Le Caire, Moscou, Chicago, New York ont décidé de diminuer leurs émissions d’une gigatonne. Huit banques de développement ont promis d’investir plus de 175 milliards en prêts et bourses « vertes » d’ici à 2020. Cependant, malgré ces avancées, nombreuses sont les organisations de la société civile, parmi lesquelles Aide et Action, qui se sont déclarées déçues par le texte final et le manque d’engagements des Etats et des gouvernements sur la préservation de l’environnement.
« Les deux enjeux majeurs du Sommet étaient la croissance verte et la gouvernance mondiale pour l’environnement. Pourtant, les débats qui ont occupé ces deux jours de discussions se sont davantage focalisés sur le développement économique, que sur la préservation de l’environnement et des ressources naturelles », explique Audrey Martinenq, Responsable de l’Analyse des Politique Educatives pour Aide et Action et auteure du Rapport Coup de Chaud sur l’Education. Le texte négocié se focalise par exemple sur le développement d’une économie verte grâce à des partenariats public/privé s’appuyant sur des initiatives volontaires des entreprises, avec tout de même un paragraphe encourageant le reporting extra financier des entreprises et soulignant l’intérêt des évaluations des pratiques responsables des entreprises « Mais cela reste trop peu », insiste l’experte d’Aide et Action.
« Certains pays souhaitaient la création d’une « Organisation mondiale» pour construire une première ébauche de gouvernance mondiale de l’environnement. Mais au final, seul un renforcement du Programme des Nations unies pour l’environnement a été acté, le nombre de pays participants passant d’une vingtaine aujourd’hui à 153. » « La définition des nouveaux objectifs de développement durable, qui doivent succéder aux objectifs du Millénaire pour le développement dont l’échéance arrive en 2015, constituent en revanche une avancée, même si leur contenu n’est pas encore défini. », note Audrey Martinenq.