En Roumanie, les enfants de Sătmărel s’expriment grâce à la photographie

24 septembre 2020

Pendant plusieurs mois, les enfants du quartier de Sătmărel en Roumanie, accompagnés par notre partenaire associatif local Stea, ont été invités à s’exprimer via un projet photographique qui leur a offert l’occasion de donner leur regard sur le monde qui les entoure. Leur travail est exposé jusqu’au 30 septembre prochain, à l’Institut Français de Cluj Napoca.

En Roumanie, les enfants vulnérables et marginalisés vivant en habitat précaire (bidonvilles, squats, etc.) sont trop souvent tenus à distance des initiatives culturelles. C’est pourquoi notre partenaire associatif local Stea a décidé de travailler avec l’association Dialogues en Photographie afin de proposer aux jeunes du quartier de Sătmărel, au nord-ouest du pays, de s’exprimer par l’intermédiaire de la photographie. 

« Ils arrivent à voir la beauté autour d’eux »

Le projet mené par STEA avec le soutien financier de son partenaire associatif français Grenoble Isère Roumanie (GIR) et qui se greffe sur le projet d’éducation et d’insertion socioprofessionnelle des populations vulnérables et marginalisées vivant en habitat précaire, conduit par Stea avec l’accompagnement d’Aide et Action auprès de la Communauté de Sătmărel, vise à collecter des informations sur leur environnement. En associant le regard des enfants à celui d’une photographe professionnelle, Lucie Moraillon qui s’est rendue à plusieurs reprises sur place, le projet permet aux enfants de s’exprimer et d’être mis en valeur grâce au processus de création d’une part, mais aussi grâce à l’exposition de l’autre. Cela permet aux enfants de vivre des expériences extrêmement enrichissantes de création et d’expression qui contribuent, de façon importante, à leur développement personnel.

flyer exposition Sésame organisée par STEA

 «  Nous avons eu envie de donner la parole aux enfants, explique Cristina Bala, directrice de l’association Stea. Ils ont beaucoup de choses à nous apprendre. Leur pouvoir de résilience est impressionnant, ils arrivent à voir la beauté autour d’eux. »

Leur travail est actuellement exposé, jusqu’au 30 septembre prochain, l’Institut Français de Cluj Napoca. Le nom donné à ce projet « Sésame », évoque l’ouverture des uns aux autres, rendue possible par un travail au long cours où la parole (ici photographique) est partagée. Tout au long de l’atelier, les enfants ont été très enthousiastes. « L’expérience a montré qu’ils n’avaient pas l’habitude d’être considérés individuellement. Les moments qui leur étaient consacrés  ainsi que les moments où ils choisissaient d’aller photographier, seuls, en fonction de leurs envies et de ce qu’ils souhaitaient immortaliser en images, semblaient particulièrement précieux », souligne le rapport de projet.

« Souvent les adultes se considèrent plus légitimes à prendre la parole et ont tendance à imposer leur vision du monde aux enfants. Ceux-ci peuvent alors croire que leur point de vue n’a pas de valeur, précise Cristina Bala. Pourtant, on aurait tous à gagner si l’éducation était véritablement co-construite avec eux, permettant de les écouter et de mettre en valeur leur travail, leur créativité et leur potentiel de résilience. Savoir percevoir et apprécier la beauté même dans des situations et des contextes difficiles, est une capacité que les enfants peuvent nous transmettre. »

Pour en savoir plus sur le projet Sésame, l’association Stea a réalisé une vidéo.

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