Journée internationale des droits des femmes : innovation et technologies pour l’égalité des genres

Crédits photo : Omar HAVANA, Action Education Afrique

Le thème de la Journée internationale des droits des femmes 2023 est « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». L’occasion de mettre en avant quelques projets d’Action Education utilisant le numérique dans le domaine de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes et des filles.

Les femmes, grandes exclues du monde numérique 

L’usage d’Internet ne cesse de grandir. Et pourtant, d’après l’Union Internationale des Télécommunications, 37% de la population en est privé. Parmi ces personnes n’ayant jamais utilisé Internet, 96% vivent dans des pays en développement. Et à travers le monde, les femmes sont 259 millions de moins que leurs homologues masculins à utiliser internet. En plus de l’obstacle fondamental à leurs droits, l’exclusion des femmes du monde numérique a un coût : par l’exclusion de centaines de millions de femmes du numérique, le monde se prive de contributions sociales, scientifiques, culturelles et économiques.  Les conséquences sont désastreuses et exacerbent encore plus les inégalités et les exclusions existantes. D’après l’ONU, l’exclusion des femmes du monde numérique a réduit de 1 000 milliards de dollars US le produit intérieur brut des pays à revenu faible et intermédiaire au cours de la dernière décennie. Les exclues du numérique font fréquemment face à des obstacles majeurs tels que l’analphabétisme, la pauvreté ou le manque de connaissances du fonctionnement du numérique. Il est crucial d’amener les filles et les femmes vers les technologies de l’information et de la communication (TIC). En effet, ces technologies peuvent représenter de formidables outils pour l’accès à l’éducation, à la formation, aux droits et à l’autonomie. Les TIC sont un outil essentiel pour parvenir à l’égalité femmes-hommes et à leur émancipation.

Encourager les femmes à oser, innover et entreprendre

Femme devant ordinateurs-projet Ilead

Action Education utilise de plus en plus dans ses programmes des outils numériques à destination des jeunes filles et des femmes, que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la formation et de l’insertion professionnelle, ainsi que dans la sensibilisation à leurs droits et à leur engagement citoyen. En voici quelques exemples : 

Au Burkina Faso, le projet FORSELF (Formation au service du leadership féminin) a pour objectif l’autonomisation économique des femmes d’un arrondissement de la capitale. Cela se fait par la promotion d’activités génératrices de revenus et de micro-entreprises. L’utilisation des TIC dans le projet (principalement des tablettes) a eu de nombreux effets positifs sur les participantes, parfois analphabètes : autoformation, amélioration des ventes, meilleure communication… La mise en réseaux via des groupes WhatsApp a également renforcé leur confiance en elles. 

À Madagascar, de nombreuses jeunes filles deviennent mères très jeunes. Souvent stigmatisées en raison de leur faible niveau d’instruction, elles se retrouvent démunies et sans perspectives d’insertion socio-professionnelle. Dans le cadre du projet Sandratra, Action Education a développé une plateforme de e-learning en malgache spécifiquement pour accompagner ces jeunes femmes issues des quartiers urbains défavorisés de la capitale. La plateforme comprend des modules d’alphabétisation, de développement des compétences et d’insertion professionnelle. Une attention particulière est portée aux violences basées sur le genre, au renforcement de la socialisation et à l’affirmation de soi. Les différents modules contiennent des vidéos, du texte, des éléments interactifs (quizz…).

En Inde, l’initiative « Girls Who Code » d’Action Education permet à des filles de travailleurs domestiques de Pune de recevoir une formation au codage informatique. La formation a changé la façon dont ces jeunes filles voient la technologie. Les cours de codage complètent ce qui est enseigné à l’école et les aident à améliorer leurs compétences en matière de communication et d’analyse. On constate une amélioration significative des compétences scolaires de ces jeunes filles. « La façon dont le codage nécessite un raisonnement logique et la décomposition de problèmes complexes en parties plus simples me sont également utiles dans la vie réelle. Ces méthodes m’aident aussi à résoudre certains de mes problèmes personnels », déclare Muskaan, une élève au collège.

En Guinée, les femmes disposent de peu d’opportunités d’accès aux services financiers et aux progrès technologiques. Et leur faible niveau d’éducation constitue souvent un handicap fondamental à l’expression et la défense de leurs intérêts dans les espaces publics et privés. Pour renforcer leur autonomie, Action Education a développé un projet de maison digitale en zone rurale dans les environs de Dabiss (région de Boké). Le micro-projet « Femmes et Arbre à Palabre 2.0 » permet, grâce au numérique, de renforcer concrètement les compétences de 45 femmes du village de Tambindjè. Les vidéos en langue nationale Puular leurs permettent de mobiliser des ressources au niveau local, d’asseoir leur reconnaissance et de développer leur leadership.

 

 

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