Laos : la santé et l’éducation doivent aller de pair

Chez Aide et Action, nos 40 années de travail auprès des enfants marginalisés du monde entier nous ont appris qu’une bonne santé et une éducation de qualité vont de pair : sans accès à l’éducation, la santé ne peut être assurée et sans une bonne santé, l’éducation ne peut pas être atteinte.

Malgré les progrès réalisés ces dernières années, le Laos a toujours le taux de mortalité infantile des enfants de moins de 5 ans le plus élevé d’Asie du Sud-Est (46 pour 1 000 naissances vivantes), selon l’Enquête sur les indicateurs sociaux laotiens. Le Laos a également un taux de retard de croissance des enfants parmi les plus élevés de la région (33% contre 21,8% en moyenne régionale de l’Asie) avec un enfant sur trois de moins de cinq ans qui aurait un retard de croissance dû à la malnutrition et donc une capacité d’apprentissage réduite à l’école et moins de possibilité d’atteindre leur plein potentiel.

Pour faire face à ces problèmes alarmants, nous avons  développé une approche multidimensionnelle afin de garantir aux enfants des communautés rurales, en grande partie issus des minorités ethniques économiquement défavorisées, un meilleur accès à l’éducation. Nous y parvenons en aidant les écoles à moderniser leurs infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement telles que les toilettes et les stations de lavage de mains et via un projet de nutrition de base communautaire.

Eau, hygiène et assainissement 

Dans le petit village rural de NongPor, dans la province de Vientiane, le directeur de l’école primaire locale, M. Tu Suksith, atteste que l’amélioration des infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement a conduit à un changement de comportement chez ses jeunes élèves. Aide et Action, en partenariat avec un organisme local, a soutenu l’école primaire de NongPor pour la construction de nouvelles toilettes modernes, et une réhabilitation de celles déjà existantes mais jusque-là insalubres.

« Nos nouvelles toilettes sont très importantes surtout en termes d’hygiène. Nos élèves ont changé de comportement. Plutôt que de faire leurs besoins dehors, ils veulent maintenant utiliser leurs nouvelles toilettes. C’est plus hygiénique pour eux et pour l’école », explique le directeur.

Notre intervention sur les pratiques d’hygiène et d’assainissement a conduit la totalité des élèves avec lesquels nous travaillons à déclarer qu’ils se lavent désormais les mains avant et après avoir mangé ou joué et 91% d’entre eux déclarent utiliser les toilettes de l’école. En 2020, nous avons étendu nos activités d’éducation à la santé pour inclure les pratiques quotidiennes telles que le lavage des dents et le lavage des mains. Dans le cadre d’une nouvelle campagne, nous avons ciblé les élèves et les enseignants du primaire du CP au CM2 et avons organisé des démonstrations sur la façon de se nettoyer les dents et les mains pour prévenir les maladies.

L’impact de la nutrition

Au Laos, près d’un tiers des enfants de moins de 5 ans ont un retard de croissance en raison de la malnutrition. Notre projet de nutrition fournit, non seulement des repas nutritifs aux élèves de ménages à faible revenu, mais enseigne aussi aux parents et aux membres de la communauté l’impact de la nutrition et comment préparer des repas nutritifs à partir d’ingrédients locaux. En plus d’acheter des produits locaux auprès des communautés, nous encourageons également les jardins scolaires où les enfants peuvent cultiver leurs propres légumes et approfondir leurs connaissances sur la nutrition.

Les parents qui ont participé à notre projet ont déclaré avoir amélioré leurs connaissances sur la nutrition et la façon de cuisiner des aliments nutritifs pour leurs enfants, 90% des participants ayant montré qu’ils comprenaient les cinq principaux groupes alimentaires. S’il reste encore beaucoup à faire pour réduire la malnutrition au Laos, nous constatons déjà que notre approche holistique améliore l’éducation en matière de santé et de nutrition dans les communautés avec lesquelles nous travaillons.

Des bénéfices pour toute la communauté

Pour Mme Thord, 54 ans, du village de Somsavath Tai, province de Vientiane, les récents projets d’Aide et Action ont poussé ses petits-enfants à s’intéresser davantage à l’école. « Avant, ils n’étaient pas intéressés, mais maintenant ces nouvelles activités comme les livres ludiques et les repas scolaires donnent envie aux enfants de venir à l’école », explique Mme Thord.

Elle aussi, a bénéficié de la sensibilisation à la nutrition et a pu réaliser l’importance de l’éducation tout au long de la vie. « J’aide à préparer les repas scolaires une fois par mois et j’ai beaucoup appris sur les aliments nutritifs qui peuvent améliorer la santé de mes petits-enfants et de tous les écoliers d’ici », ajoute-t-elle.

L’année dernière, nous avons travaillé dans quatre écoles et notre étude a révélé que 81% des élèves bénéficiaires ont déclaré qu’ils préféraient manger à l’école plutôt qu’à la maison parce que la nourriture était plus nutritive, plus savoureuse et qu’ils aimaient manger avec des amis. Les repas scolaires motivent donc les élèves à venir davantage à l’école et à améliorer leurs résultats d’apprentissage. Non seulement les enfants en bonne santé réussissent mieux à l’école, mais le développement d’un système immunitaire fort chez les enfants est crucial pour parer aux risques pour la santé tels que la COVID-19.

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