Laos : les femmes œuvrent pour la santé et l’éducation des enfants

29 octobre 2021

Crédit photo : Tai Dakin

À Pakchan, un petit village rural de la province de Vientiane, au Laos, l’heure du déjeuner à l’école n’est pas seulement le point culminant de la journée scolaire pour les 200 élèves âgés de 3 à 12 ans, dont 108 filles, de l’école primaire de Pakchan, mais c’est également un moment essentiel pour leur développement.

Sommathid Sisompheang, enseignante de 4ème année (équivalent du CM1 en France) à l’école primaire de Pakchan, est responsable de l’organisation des repas scolaires dans son école et elle fait partie des enseignants qui contribuent au développement des enfants. Cette responsabilité lui a beaucoup appris et elle a ainsi pu développer ses connaissances en nutrition et ses compétences en gestion de projet. « J’ai appris à planifier les menus, à lister les ingrédients nécessaires, à cuisiner et à gérer le budget et le temps », a-t-elle expliqué, avant d’ajouter : « Depuis que nous avons commencé à organiser les repas scolaires, les enseignants et les membres de la communauté du village ont beaucoup appris, en particulier sur les ingrédients et sur la possibilité d’avoir plus de variété dans les menus que nous préparons. »

Dans un pays où la malnutrition est l’une des principales causes de mortalité infantile, les repas scolaires peuvent jouer un rôle vital dans la survie d’un enfant. Selon un rapport de l’UNICEF, qui est basé sur les recherches du Lao Social Indicator Survey II (2017), environ 33 % des enfants de moins de cinq ans au Laos souffrent d’un retard de croissance. Ce retard affecte le développement physique et cognitif des enfants et risque de les empêcher d’atteindre leur potentiel à l’âge adulte.

Tout commence par l’éducation

Selon l’organisation internationale à but non lucratif Save the Children, sur les 14 000 enfants qui meurent avant l’âge de cinq ans au Laos, plus de 40 % des décès sont dus à la malnutrition. D’après une analyse de la Banque mondiale, le manque de diversité alimentaire dû à de mauvaises pratiques dans l’alimentation des enfants est la raison principale du taux élevé de malnutrition infantile dans le pays. Pour y remédier, Aide et Action forme des parents et des enseignants, dont de nombreuses mères, à la nutrition et à la santé et organise des repas scolaires dans des écoles maternelles et primaires du pays. Une fois formés, ces parents et autres membres de la communauté se voient proposer des emplois de cuisiniers dans les écoles et ils jouent un rôle clé dans la promotion de la santé et du bien-être des enfants à l’école et à la maison, tout en rapportant leurs nouvelles connaissances à leurs familles. Les enseignants des écoles qui participent au projet développent également leurs connaissances en nutrition.

Soutenir la santé et l’éducation des enfants avec la participation active des femmes

Lorsque les enfants ont accès à des repas nutritifs, leur risque de malnutrition et de retard de croissance est réduit, ce qui favorise leur développement physique et cognitif et les encourage également à aller à l’école. Un rapport d’Aide et Action a révélé que 81 % des élèves qui bénéficient du projet ont déclaré qu’ils préféraient manger à l’école plutôt qu’à la maison parce que la nourriture était plus nutritive, plus savoureuse et qu’ils aimaient manger avec leurs amis.

Savoir que leurs enfants auront un repas nutritif à l’école est également un soulagement pour les parents, selon Pa Vang, une mère de trois enfants qui vit dans le village de Nongpor, dans la province de Vientiane. « Le déjeuner à l’école me donne confiance car parfois, lorsque je vais à la ferme pendant une journée entière, je sais que mes filles pourront déjeuner à l’école », explique Pa Vang. « Je n’ai pas beaucoup d’argent pour acheter de la bonne nourriture, des fruits et du lait pour mes filles, donc je suis heureuse qu’elles bénéficient du projet.”

Les mères comme Pa Vang qui participent au projet jouent également un rôle clé dans leur communauté et contribuent à faire changer les choses pour les générations futures tout en développant leurs compétences et connaissances. « Je cuisine à l’école deux fois par mois et chaque fois que je suis libre je viens aussi pour aider parce que je suis heureuse de faire partie du projet », explique Pa Vang.

L’impact des fermetures d’écoles dues à la COVID-19

Aide et Action fournit des repas scolaires dans 18 villages au Laos afin que les filles et les garçons continuent d’aller à l’école, et pour soutenir les mères comme Pa Vang et les enseignants comme Sisompheang. Cependant, la pandémie actuelle de COVID-19 a entraîné des fermetures d’écoles, qui du coup n’ont pas pu fournir de repas scolaires. Bien que les pertes de revenus des foyers, dues à la COVID-19, puissent également les amener à modifier leurs habitudes par rapport à la quantité et à la qualité de la nourriture, nous espérons que les formations que nous avons dispensées aux communautés garantira la diversité alimentaire pour les enfants, dans la mesure du possible.

Depuis septembre 2021, malgré les défis liés à la pandémie, Aide et Action continue de persévérer avec l’organisation de repas scolaires dans certaines écoles et poursuivra le projet dans d’autres établissements au fur et à mesure de leur réouverture.

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