Les défis de l’accès à l’école au Burkina Faso

Crédits photo : Dramane Sessouma

 

Le film documentaire « Si tu es un homme » de Simon Panay est sorti en salles le 1er mars dernier. Ce film peint la situation difficile que vivent de nombreux enfants au Burkina Faso, obligés de travailler dans des conditions extrêmes pour subvenir à leurs propres besoins et aux besoins de leurs familles. L’occasion pour Action Education de revenir sur la pauvreté des ménages, obstacle majeur à l’éducation des enfants, et sur le projet SCOLFILLE, qui permet à de nombreuses filles déscolarisées une mise à niveau accélérée et une réintégration dans le système d’éducation classique.

 

Les défis de l’accès à l’école au Burkina Faso : La situation d’Opio

Le film documentaire « Si tu es un homme » de Simon Panay, sorti en salles le 1 er mars, met en lumière une réalité dans de nombreux pays : l’obligation pour certains enfants de travailler, parfois dans des conditions extrêmes, pour payer, entre autres, les frais de scolarité.

Photo de couverture documentaire "si tu es un homme"

Le film raconte l’histoire d’Opio, 13 ans, qui vit à proximité de la mine d’or de Perkoa, au Burkina-Faso. Il travaille en surface, gagnant pour seul salaire un sac de cailloux par mois. Son père souhaite qu’il intègre une formation professionnelle, mais il ne peut pas payer les frais de scolarité. Opio doit donc réunir cet argent et demande à son patron une promotion : l’autorisation de descendre dans les galeries souterraines où l’on dit que les hommes peuvent devenir riches.

 

La problématique de la scolarisation des enfants en Afrique

Si l’école élémentaire est le plus souvent gratuite dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, elle reste tout de même un investissement important pour les familles : acheter des livres, un uniforme et des fournitures scolaires a un coût. C’est aussi un manque à gagner pour les familles car, quand l’enfant va à l’école, il ne contribue pas au revenu du ménage et ne travaille pas par exemple aux champs. De nombreuses familles ne peuvent plus se le permettre notamment face à la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie. Le manque de moyens des parents est donc l’une des principales raisons qui poussent les ménages à déscolariser les enfants.

 

Sans éducation, aucune chance d’avenir meilleur !

Des millions d’enfants sont aujourd’hui privés d’école, principalement à cause de la pauvreté, des mariages précoces ou des discriminations sexistes envers les filles. Pour autant, sans école, ils n’ont eux-mêmes presque aucune chance possibilité/opportunité de sortir de la pauvreté. Une fois déscolarisés, ils sont souvent utilisés comme aides familiales pour des travaux domestiques ou astreints au travail forcé. Ils entrent alors à leur tour dans le cercle vicieux de la pauvreté, sans possibilité d’en sortir.

Jeune fille en train d'apprendre à lire

L’insécurité au Burkina Faso

Au Burkina Faso, face à une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent, l’accès à l’éducation est devenue presque impossible. La dégradation de la sécurité a entrainé des déplacements internes de près de 2 millions de personnes, dont plus de 80% sont des femmes et des enfants. Près de 40% de la population est affectée par la fermeture de services sociaux de base et l’absence de services étatiques. En fin d’année 2022, plus de 6 200 écoles étaient fermées pour cause d’insécurité. Dans ce contexte, l’éducation devient un luxe.

 

 

 

Les projets menés par Action Education au Burkina-Faso

 

Accompagner les filles vulnérables à reprendre sur le chemin de l’école

Apprenante-du-centre-SSAP-de-BallogoAu Burkina Faso, de nombreuses filles déscolarisées ou non scolarisées sont contraintes d’effectuer des tâches domestiques ou de travailler. Les barrières socioculturelles freinent également leur accès à l’éducation.

Le projet « Scolarisation des Filles » (SCOLFILLE) qu’Action Education met en œuvre depuis 2021, permet à des jeunes filles de la région du Centre-Ouest du pays, dont certaines ont été forcées de se déplacer pour cause d’insécurité, de rattraper leur retard, puis de rejoindre le système scolaire classique pour poursuivre leurs études. À travers ce projet, Action Education, en partenariat avec la Fondation L’OCCITANE, permet à 1872 filles âgées de 9 à 13 ans de reprendre le chemin de l’école. 

 

Des classes passerelles pour une réintégration dans le système scolaire

Le projet SCOLFILLE se concentre sur deux provinces – le Ziro et la Sissili – particulièrement dans 6 communes dans la région du Centre-Ouest du pays. Il repose sur la mise en place de classes passerelles organisées au sein d’ écoles élémentaires publiques. Après une année d’apprentissage accéléré, les jeunes filles réintègrent le système d’éducation classique pour poursuivre leurs études. Le projet met à disposition des animateurs, du mobilier scolaire, des manuels didactiques et pédagogiques, ainsi que des fournitures scolaires pour les élèves. Les frais de scolarité des jeunes filles sont pris en charge et un soutien à la restauration des élèves est apporté.

En parallèle, des actions de sensibilisation sont effectuées auprès des parents et des leaders communautaires. Petit à petit, grâce à la participation de plus en plus active des communautés, la perception socioculturelle de l’éducation des filles s’améliore.

 

 

Pour plus d’informations

 

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