Les femmes, premières victimes des crises

Crédits photo : A-E THION

Les femmes sont les premières victimes des crises, qu’elles soient économiques, politiques, sécuritaires et climatiques. À l’occasion de la Journée Internationale des droits des femmes, Action Education appelle les gouvernements à protéger et respecter les droits des femmes, à commencer par leur droit à la participation à toutes les décisions qui les concernent. 

En Afghanistan, suite à l’arrivée au pouvoir des Talibans, elles ont été privées de leur droit fondamental à l’éducation. Au Burkina Faso, une cinquantaine d’entre elles ont été kidnappées en janvier dernier par des groupes terroristes pour servir vraisemblablement d’esclaves sexuels. En Ukraine, nombre d’entre elles témoignent des viols et violences sexuelles perpétrées par les soldats au cours des derniers mois de guerre…. Lors des conflits, il ne fait nul doute que les femmes sont exposées aux pires violences et exploitations. Mais elles sont également les premières victimes de toutes les autres crises, quelle que soit leur nature (économique, politique, sanitaire, climatique …), et leurs droits sont systématiquement bafoués. 

A chaque crise leurs droits reculent

La pandémie de la COVID-19 en est un exemple flagrant. Dès les premiers mois de confinement, les services et associations de lutte contre les violences dans tous les pays du monde, y compris en France, ont tiré la sonnette d’alarme, alertant sur l’explosion soudaine des violences envers les femmes.  En plus de ces violences, les femmes ont été les premières à perdre leurs emplois, à devoir assumer davantage de charges domestiques, notamment avec la garde des enfants, et à être privées de soins. Et alors que les conséquences de cette crise sanitaire sont loin d’être derrière nous, d’autres catastrophes économiques, politiques, sécuritaires sont venues encore aggraver la situation des femmes les plus vulnérables. En premier lieu la hausse soudaine des coûts des denrées alimentaires et des prix de l’énergie, qui ont encore accru leur niveau de pauvreté. Dans le monde, les femmes gagnent, en moyenne, à peine plus de 50 % de ce que gagnent les hommes et elles représentent près de 70% des 1,5 milliards de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour. Elles occupent les emplois les plus précaires et n’ont souvent pas accès aux crédits, aux prêts et à l’héritage. La baisse du pouvoir d’achat des familles a également entraîné une hausse des mariages précoces :  une jeune fille mariée représente en effet une bouche de moins à nourrir et la possibilité d’obtenir une dot plus importante si la jeune fille a tout son honneur a conduit à une augmentation des mutilations génitales féminines. 

Le réchauffement climatique, synonyme de perte de droits ?

Femmes préparant le repas

Photo reportage / Maman-enfant

De par leur vulnérabilité et leur dépendance aux ressources naturelles, les femmes sont davantage exposées aux changements climatiques. Dans de nombreuses régions, notamment rurales, les femmes jouent un rôle clef dans la production alimentaire ( jusqu’à 80%), elles sont responsables de l’approvisionnement en eau et de la collecte de combustibles pour cuire les aliments et le chauffage, ainsi que de la sécurité alimentaire. Ainsi en cas de sécheresse ou d’inondations, elles doivent aller plus loin pour chercher de l’eau, s’assurer de trouver de la nourriture, et tendent à travailler plus pour garantir leurs moyens de subsistance, ce qui leur laisse moins de temps pour se former ou avoir un emploi rémunéré.  

Victimes, condamnées au silence ? 

Parallèlement, de par le poids des normes et traditions socio-culturelles, la parole des femmes est peu prise en compte. Leurs idées encore moins. Les femmes sont pourtant souvent les mieux à même d’agir efficacement et de trouver des solutions. Dans le cas du réchauffement climatique, les femmes ont développé au cours des siècles des méthodes d’adaptation et de gestion des ressources naturelles, notamment pour collecter et conserver l’eau, préserver la nourriture ou encore la rationner. Autant de savoirs ancestraux qu’elles pourraient partager si elles étaient consultées, si elles libres de participer aux prises de décision et si leurs paroles étaient entendues 

Pour que femmes et filles ne soient plus victimes des crises mais actrices, Action Education s’engage à prendre en compte leurs besoins spécifiques et leurs priorités dans tous ses projets de développement.  Nous nous assurons également qu’elles sont en mesure de prendre la parole, d’exprimer leurs idées et de se faire entendre auprès des décideurs publics. Nous appelons les gouvernements à en faire de même ainsi qu’à veiller à ce que les droits des femmes, y compris leur participation active aux décisions, soient protégés et respectés.

 

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