Du 8 au 19 juillet 2024, une mission conjointe de la Direction Internationale des Programmes et du département Communication et Plaidoyer France a séjourné à Madagascar. Pendant une semaine, cette mission a visité plusieurs projets en cours de mise en œuvre dans le pays, notamment les projets SANDRATRA et « Investir dans l’Éducation et la Protection de la Petite Enfance » (IEPPE). Pour Stéphanie Rakotomanga, du département Communication et Plaidoyer France, cette visite a été l’occasion de constater les réalités du terrain, de réaliser des vidéos et des interviews avec les parties prenantes, en particulier avec les jeunes mères célibataires déscolarisées des 1er, 3ème et 4ème arrondissements de la commune urbaine d’Antananarivo.
Témoignages de bénéficiaires
Le parcours d’Alexia, jeune mère et bénéficiaire du projet SANDRATRA
Alexia a 17 ans et est la mère d’un petit garçon nommé Kael. Bénéficiaire du projet SANDRATRA, elle nous partage son parcours. « À 16 ans, j’étais encore en classe de 4ème et vivais avec le père de mon futur fils, Kael. Nous étions en couple. Lorsque je suis tombée enceinte, la mère de mon compagnon est venue le chercher. Après mon accouchement, elle m’a annoncé qu’il avait disparu. Pendant un an, il ne s’est pas occupé de nous et n’a rien contribué à notre bien-être. Ce n’est que lorsque Kael a fêté son premier anniversaire, après la publication d’une photo de lui sur Facebook, qu’il a commencé à nous envoyer un peu d’argent. Cependant, ces aides sont restées irrégulières.
J’ai toujours été critiquée par la société pour avoir eu un enfant sans être mariée. Les gens parlent dans mon dos.
Quand j’étais encore à l’école, je rêvais de devenir policière, mais ce rêve s’est envolé lorsque j’ai eu mon enfant. Je n’ai pas pu poursuivre mes études. Aujourd’hui, en rejoignant le projet Sandratra, mon objectif est d’apprendre la couture, d’obtenir un certificat, et de travailler à domicile après la formation pour subvenir à nos besoins. Actuellement, je suis une formation en entrepreneuriat, en gestion de budget, et en création d’entreprise.
Mon rêve aujourd’hui est de me reconstruire grâce à ce projet. Je souhaite pouvoir contribuer financièrement à la maison, créer ma petite entreprise, participer aux achats de provisions, et mener une vie indépendante avec mon fils grâce à mon travail. »
Témoignage d’un parent engagé dans l’éducation préscolaire grâce au projet IEPPE
Nary est parent d’élève à l’école primaire publique d’Ankadifotsy et bénéficiaire du projet IEPPE. Il témoigne : « Mon premier enfant est en classe préscolaire, c’était sa première année scolaire. Ce qui m’a particulièrement marquée dans le projet IEPPE, c’est l’équipement et la dotation de matériels pour l’éducation en classe préscolaire, comme les mini-tableaux personnels et les livres pour les enfants. Ces outils permettent aux parents de continuer l’enseignement à la maison. Il y a aussi les matériels ludiques pédagogiques, adaptés à la classe préscolaire où il n’y a pas encore de matières lourdes, mais plutôt une préparation pour l’entrée en CP1. Nous l’avons inscrit en préscolaire parce qu’il n’a que 3 ans, afin de le préparer mentalement et physiquement avant son entrée en CP1. J’ai scolarisé mon enfant dès l’âge de 3 ans pour qu’il puisse acquérir des connaissances, devenir une personne respectable, éclairée, et pour qu’il ait une vie meilleure que celle de ses parents, car nous menons une vie modeste. Mon souhait est qu’il aille plus loin que nous.
Dans le cadre du projet IEPPE, j’ai intégré le groupe des animateurs au sein du FEFFI (comité de gestion de l’école). J’ai ainsi reçu plusieurs formations, dont une sur l’entretien et la maintenance des infrastructures et équipements scolaires. En tant qu’animateur, après cette formation, je sensibilise les parents et les enfants à l’importance de prendre soin des infrastructures pour qu’elles durent de nombreuses années. »
Atelier interne sur les axes stratégiques 2025-2029
La Direction Internationale des Programmes a été représentée par Désiré Arfa et Tcha Berei lors d’une mission de supervision des projets. Ils ont également participé à l’atelier d’orientation globale et de concrétisation du plan stratégique 2025-2029 de Action Éducation Madagascar.
Cette année est en effet cruciale, marquée par le bilan quinquennal 2020-2024 et l’élaboration du nouveau plan stratégique pour les cinq prochaines années. À cet effet, un atelier interne a été organisé le 16 juillet. Cet atelier a permis de partager les orientations 2025-2029 validées par l’Assemblée Générale Ordinaire de France, d’ajuster les axes d’intervention pour Madagascar en fonction de ces orientations, et de décliner les axes stratégiques.
À l’issue de cet atelier, l’équipe a esquissé une nouvelle logique d’intervention pour Action Éducation Madagascar, intégrant les trois thématiques prioritaires de l’association. De plus, la prise en compte de thématiques transversales, pertinentes dans le contexte malgache (telles que le genre, la paix et la cohésion sociale, le changement climatique et le développement durable), a été discutée. Enfin, les stratégies d’intervention pour les trois axes prioritaires sur la période 2025-2029 ont été proposées. Après consolidation, ces résultats ont été enrichis et validés par les partenaires clés de Action Éducation Madagascar lors d’un atelier tenu le 26 juillet 2024.