Du 17 au 19 avril 2025, des tournées d’information et de sensibilisation sur les grossesses précoces en milieu scolaire. Ce fut l’occasion aussi de procéder à une explication de texte de la loi N°2022-20 du 02 décembre 2022 relative à la protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel au Togo. Ces tournées ont été réalisées dans neuf établissements du secondaire de la commune de l’Oti-Sud 2.
Deux équipes composées de personnel de Action Education, de la Direction Régionale de l’Education-Savanes (DRE-Savanes), de l’Inspection d’Enseignement Secondaire Général (IESG), de la mairie de Takpamba et du Comité Villageois de Développement (CVD) de Tribongou ont sillonné les CEG de Samti, Kountoiré, Nali, Kangounou, Panga, Nandiki, N’Kpè et les lycées de Koumongou et Takpamba, pour sensibiliser les élèves, les parents et le personnel des établissements sur les grossesses précoces en milieu scolaire d’une part et d’autre part vulgariser la loi relative aux violences à caractère sexuel. Objectif : permettre aux élèves, enseignants et parents de s’approprier la loi et prendre conscience des conséquences liées à ces violences à caractère sexuel sur les jeunes filles.
La délégation a passé au peigne fin certains articles de cette loi qui en compte
au total 39. Les communicateurs ont insisté sur les articles 17, 18 et 19 qui mettent en exergue les sanctions prévues à l’encontre de ceux qui commettraient tous types de violences à caractère sexuel sur une élève ou une apprentie. L’auditoire a été également édifié sur « les méfaits des mariages et grossesses précoces en milieu scolaire », « L’importance de scolariser les jeunes filles et de les soutenir à aller loin dans les études pour contribuer au développement de leurs localités ». Au total, 2227 élèves dont 762 filles ont été conviés à retenir ces phrases d’or « Je ferme mes cuisses et j’ouvre les cahiers » et « Mon sexe pour le moment doit me servir à uriner ». Des numéros verts « 8250 » et « 1011 » ont été mis à la disposition des participants. Parmi eux, on compte 50 enseignants dont 2 femmes et 156 parents dont 33 femmes pour alerter en cas de violences à caractère sexuel.
Ces tournées s’inscrivent dans la mise en œuvre du Projet d’Appui aux Initiatives Educatives dans la région des Savanes (PAIE-S) à travers le microprojet d’appui à la scolarisation des enfants vulnérables et filles scolarisées dans cette commune pilotée par le Comité villageois de Développement (CVD).
Témoignages
DJAGRI Mayota, Chef du village de N’Kpê aux élèves :
« La femme qui est venue vous donner des conseils, elle a parlé plus qu’un homme. Quelle idée cela vous donne ? il faut vous dire que vous aussi vous devez travailler et être un jour comme elle, et même la dépasser. Elle est passée par l’école comme vous aujourd’hui. Elle s’est donnée aux études et aujourd’hui elle est ce que vous voyez. C’est pourquoi, elle est venue vous dire de vous abstenir et vous consacrés aux études pour être quelqu’un (une) d’important demain et non un vaurien. Vous voyez dans le village, les filles qui n’atteignent pas 18 ans qui ont des enfants ; leur vie est misérable. Elles n’arrivent pas à s’occuper de leurs enfants. Je vous en prie, travaillez pour devenir des ministres, docteurs, professeurs… »
S’adressant aux organisateurs « Je suis très content et je remercie Action Education qui a pris l’initiative d’organiser cette sensibilisation à l’endroit de nos élèves. Les grossesses précoces en milieu scolaire est un grand fléau dans notre localité. Merci aussi pour le numéro vert 1011. Nous avons aussi écouté. De temps en temps, nous allons en parler lors de nos rencontres »
MAMAH Farazatou, élève en classe de Terminale D : « Cet après-midi) une dame est venue nous sensibiliser, nous parler des grossesses en milieu scolaire. Elle a dit ce que c’est qu’une grossesse précoce. Elle nous a donnés les causes et les conséquences qui découlent des grossesses précoces. Elle nous a également tracés, donnés une méthode d’apprentissage (méthode pour étudier) pour qu’on puisse bien nous entrainer à la maison et avoir de bonnes notes à l’école. Elle a insisté aussi sur l’abstinence en donnant les méthodes et les avantages pour éviter les grossesses précoces. J’ai la chance d’être en classe de terminale à 17 ans et pour rien au monde je ne céderai à la tentation pour gâter mon avenir ».