Face au défi de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et particulièrement des jeunes mères célibataires à Antananarivo, une initiative tripartite a vu le jour pour offrir une nouvelle perspective d’avenir à celles qui, trop souvent, restent en marge de la société. La Ministre du Tourisme et de l’Artisanat (MTA), la Maire de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) et le Chef de projet, représentant Action Éducation Madagascar, ont scellé un partenariat ambitieux autour du projet Sandratra par la signature d’une convention le 16 avril 2025.
Porté par une vision commune d’inclusion et d’émancipation, Sandratra vise à accompagner 900 jeunes mères âgées de 15 à 29 ans, issues des 1er, 3ème et 4ème arrondissements d’Antananarivo. Souvent stigmatisées et dans une situation précaire, ces jeunes femmes célibataires bénéficieront d’un dispositif d’accompagnement global pour renforcer leur autonomie personnelle et économique.
Une approche innovante pour une insertion durable…
Le projet Sandratra, dont le nom évoque l’idée de relèvement et de renaissance, propose une approche intégrée combinant soutien psychosocial, formations professionnelles qualifiantes, et accompagnement à l’insertion salariale ou entrepreneuriale.
Le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, par le biais de sa Direction Générale de l’Artisanat, assurera la mise en œuvre des formations dans des filières artisanales porteuses, la certification des compétences, ainsi que la création de coopératives permettant de structurer durablement les activités économiques des bénéficiaires. En parallèle, un programme de mentorat sera mis en place pour favoriser le partage d’expériences avec des professionnels des métiers choisis par les bénéficiaires et l’accompagnement post insertion.
De son côté, la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) jouera un rôle de proximité essentiel : identification des jeunes mères, suivi du parcours de formation, valorisation des produits artisanaux issus du projet et facilitation de leur insertion sur le marché local.
Enfin, Action Éducation Madagascar – forte de son expérience en matière d’éducation et d’insertion professionnelle – financera les formations, fournira les équipements nécessaires et accompagnera les jeunes mères dans le lancement de leurs projets générateurs de revenus. En collaboration avec l’équipe de la CUA, elle offrira également un appui psychosocial indispensable pour renforcer l’estime de soi, un élément clé pour la réussite de toute démarche d’autonomisation.
Un projet au cœur de l’égalité de genre…
Sandratra ne se limite pas à un projet de formation professionnelle. Il intègre aussi une forte dimension de lutte contre les inégalités de genre. Le programme prévoit :
- Des modules spécifiques de renforcement des compétences de vie : confiance en soi, gestion de projet de vie, et leadership féminin ;
- La correction des stéréotypes sexistes dans les contenus de formation ;
- L’inclusion des femmes dans la gouvernance locale des projets artisanaux, notamment via les coopératives créées et des microprojets citoyens.
En offrant un soutien global, Sandratra cherche à redonner aux jeunes mères non seulement des moyens économiques, mais aussi une reconnaissance sociale, souvent niée dans leur parcours.
Un comité de pilotage pour assurer l’impact…
Afin de garantir l’efficacité et la pérennité du programme, un comité de pilotage réunissant les représentants des trois institutions partenaires sera chargé du suivi et de l’évaluation des activités. Ce comité veillera à adapter les formations aux réalités du marché, à renforcer la synergie entre les acteurs institutionnels et économiques, et à soutenir les jeunes mères au-delà de la période de formation.
Des premiers résultats prometteurs…
Le projet Sandratra s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée par Action Éducation Madagascar. En 2024, près de 265 jeunes mères avaient déjà pu bénéficier d’un accompagnement similaire, leur permettant d’accéder à des activités génératrices de revenus stables. Forts de ce succès, les partenaires entendent amplifier l’impact du programme à travers cette nouvelle convention.
Au-delà des chiffres, Sandratra porte une ambition plus vaste : bâtir une société plus inclusive, où l’émancipation économique des jeunes mères célibataires devient un levier du développement local. En valorisant l’artisanat comme secteur d’insertion et de créativité, le projet participe aussi à la préservation du patrimoine culturel malgache, tout en dynamisant les économies locales.
A travers cette alliance tripartite entre ministère, collectivité territoriale décentralisée et société civile, Antananarivo envoie un signal fort : celui d’une capitale qui croit en la capacité de ses femmes à se relever, à s’affirmer et à contribuer pleinement à la vie économique et sociale du pays…
