L’éducation et la nutrition, deux éléments clés pour le développement humain

4 avril 2023

Crédits photo : Action Education Laos / Pascale THEOPHILE

Le 7 avril 2023 marque la Journée mondiale de la santé ainsi que le 75ème anniversaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le thème de cette journée est « La santé pour tous », afin de souligner la nécessité d’un accès égal à la nutrition et aux services de santé pour tous. L’occasion pour Action Education de souligner l’importance de la nutrition pour une éducation de qualité. 

 

L’interdépendance entre éducation, nutrition et santé 

Il existe une interdépendance très documentée entre l’éducation, la nutrition et la santé. D’après un rapport de l’OMS, dès 1950, on constatait que « des manques nutritionnels et une mauvaise santé des enfants en âge d’être scolarisés en primaire était une des causes de scolarisation faible, d’absentéisme élevé, d’abandon précoce et de mauvais résultats scolaires ». Les carences nutritionnelles (en fer, vitamine A, iode…) affectent l’assiduité, l’attention en classe et l’apprentissage. Nous le constatons concrètement sur nos terrains d’intervention : un enfant ou un jeune qui a faim n’apprend pas bien ! Une alimentation saine et en quantité suffisante est indispensable pour apprendre et s’épanouir. On constate aussi un effet direct dans l’autre sens : sans une éducation de qualité, les enfants ont moins de chance d’être en bonne santé. L’éducation et la nutrition sont deux éléments clés pour le développement humain. 

 

Des investissements encore insuffisants

Journée mondiale de la santé : Portrait d'une jeune fille qui mangeUne bonne nutrition, une bonne santé et une bonne éducation sont non seulement des droits fondamentaux mais aussi un investissement en termes de développement. Des repas scolaires nutritifs augmentent le taux de scolarisation de 9 % en moyenne et le taux de fréquentation de 8 %. La présence de services scolaires en nutrition et en santé incite les enfants à venir à l’école et y rester. Un récent rapport montre un retour sur investissement significatif au niveau des pays : les programmes d’alimentation scolaire génèrent 9 dollars pour chaque dollar investi par exemple.

Si neuf pays sur dix investissent dans des programmes de nutrition et de santé à l’école, 73 millions d’enfants en situation d’extrême pauvreté en restent exclus sur le terrain, ce qui compromet leur capacité à tirer parti de l’éducation. Le nombre de personnes touchées par la faim dans le monde augmente à nouveau et on estime aujourd’hui que 149 millions d’enfants de moins de 5 ans présentent un retard de croissance et de développement en raison d’un manque de nutriments essentiels dans leur alimentation.

Le retard de croissance peut causer des dommages à long terme qui se prolongent bien au-delà de l’enfance, notamment un ralentissement de la capacité d’apprentissage, de mauvais résultats scolaires et une baisse de la productivité et des revenus à l’âge adulte.

L’éducation alimentaire et nutritionnelle en milieu scolaire : un enjeu de santé majeur

Dans de nombreuses régions du monde, les élèves dépendent de l’école pour bénéficier d’au moins un repas équilibré par jour. Au plus fort de la crise de COVID-19, les fermetures d’écoles ont entrainé une augmentation de la faim pour des centaines de millions d’élèves, avec un impact négatif sur leur nutrition.

L’école constitue également un lieu privilégié pour améliorer la nutrition et favoriser le développement des enfants. Les écoliers sont à un âge où se construisent leurs habitudes alimentaires. Les enseignants peuvent faire passer les bons messages, avec des méthodes facilitant l’assimilation des connaissances (jeux, démonstrations…). Les programmes scolaires peuvent inclure des cours sur la nutrition et l’horticulture, ce qui peut aider à augmenter la production alimentaire locale et la disponibilité d’aliments sains.

Mais l’éducation alimentaire et nutritionnelle ne consiste pas seulement à transmettre des messages. Il nous semble important de faire participer les enfants à des expériences instructives, que ce soit à l’école ou en dehors. Ces initiatives peuvent permettre aux enfants et à leurs communautés de devenir de véritables acteurs du changement dans l’environnement alimentaire local. L’implication de tous les acteurs de l’école (enfants, parents, communautés, enseignants, agriculteurs…) permet de toucher un public plus large. Les jardins scolaires, en particulier, représentent un excellent moyen d’enseigner aux élèves de bonnes habitudes alimentaires et de les sensibiliser à l’environnement. Ces jardins permettent également de tisser des liens sociaux entre les élèves, les familles et les communautés locales.

 

Quelques actions d’Action Education en faveur de l’éducation alimentaire en milieu scolaire

Action Education, à travers ses programmes, développe de plus en plus l’éducation alimentaire et nutritionnelle en milieu scolaire. En voici quelques exemples : nutrition en milieu scolaire : écoliers lao à table

  • Au Burkina Faso, des jardins scolaires mis en place dans le cadre d’un ancien projet (Appui à la Scolarisation et au Développement de la Santé) sont aujourd’hui entièrement gérés par les communautés, de façon à ce que les bénéfices nutritionnels et éducatifs perdurent. Pour le directeur de l’école d’Obdaga, la durabilité du jardin scolaire est importante pour deux raisons : « D’une part, il enrichit le repas de la cantine avec des légumes et d’autre part, il joue un rôle pédagogique en servant de cas pratique pour le cours sur l’agriculture ».
  • Laos, près d’un tiers des enfants de moins de 5 ans ont un retard de croissance en raison de la malnutrition. Certains de nos projets fournissent des repas nutritifs aux élèves de ménages à faible revenu et enseignent aux parents et aux communautés comment préparer des repas complets et variés à partir d’ingrédients locaux. Les repas scolaires motivent les élèves à venir davantage à l’école et à améliorer leurs résultats d’apprentissage. Nous encourageons également les jardins scolaires où les enfants peuvent cultiver leurs propres légumes et approfondir leurs connaissances sur la nutrition.
  • Au Vietnam, nous mettons en œuvre plusieurs programmes de nutrition, notamment dans les régions où les taux de pauvreté et de malnutrition sont élevés. Suite à la participation à un programme dans le district de Da Bac, Madame Loan témoigne : « Cuisiner des repas nutritifs n’est plus difficile, ni coûteux, car les ingrédients sont faciles à trouver dans mon village. Maintenant, j’aime cuisiner des plats variés. Ma famille, et surtout ma fille, aiment les manger. En conséquence, elle est en meilleure santé et ses résultats scolaires s’améliorent ».

 

 

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