ACTE Afrique Togo: 1254 jugements supplétifs établis pour les élèves des communes d’Agoê-Nyivé 4 et 6

Dans 17 écoles primaires publiques des communes d’Agoé-Nyivé 4 et 6, les Coordinations communales des jeunes (CCJ) ont recensé 1287 élèves dont 726 filles sans actes de naissance. Les chiffres sont alarmants. Les CCJ interpellent l’autorité communale pour agir en faveur des élèves. Le projet ACTE Afrique soutient l’initiative des audiences foraines pour établir des jugements supplétifs.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet ACTE-Afrique au Togo, les Coordinations Communales des Jeunes (CCJ), regroupements des associations de jeunes bénéficiaires du projet, ont procédé en collaboration avec les chefs d’établissements scolaires à un recensement des élèves et apprentis ne disposant pas d’actes de naissance dans les 13 écoles primaires publiques bénéficiaires ainsi que 4 autres écoles de la même localité.  Un total de 1287 élèves dont 726 filles sans actes de naissance ont été recensés. Au regard de l’ampleur de la non déclaration de naissance à l’état civil, les CCJ ont décidé de mener des actions de plaidoyer à l’endroit des maires des deux communes en vue de l’organisation des audiences foraines d’établissement des jugements supplétifs en faveur des élèves. Les maires ont favorablement accueilli cette initiative mais manquent de ligne budgétaire pour organiser lesdites audiences foraines.

Audiences foraines

C’est pour répondre à ce besoin crucial et permettre ainsi auxdits enfants de bénéficier de ce précieux sésame dans le cadre de leur scolarisation que Action Education à travers le projet ACTE Afrique cofinancé par l’Agence Française de Développement (AFD) a décidé d’accompagner le processus. Ainsi des audiences foraines d’établissement de jugements supplétifs ont été organisées du 02 au 05 avril 2024 dans les communes d’Agoè-Nyivé 4 et 6. Pour la réussite de l’opération, le service de l’état civil de la préfecture d’Agoè-Nyivé qui assure la coordination et la supervision de tous les services d’état civil de la préfecture, l’Inspection des Enseignements Préscolaire et Primaires en charge de la zone, les chefs de cantons, les chefs d’établissements scolaires concernés et les associations des parents d’élèves ont été impliqués. Trois (3) juges et 3 greffiers du tribunal de Première instance de Lomé ont fait le déplacement sur les lieux et ont pu délivrer 1254 jugements supplétifs aux élèves dont 726 filles de 17 écoles.

Problème de déclaration de naissance persistant

La non déclaration des enfants à l’état civil à la naissance est réelle dans les deux communes. A chaque rentrée scolaire, les directeurs d’écoles le constatent et sensibilise les parents sans grand succès. « Nous faisons des efforts chaque année pour sensibiliser les parents sur l’importance des actes de naissance. Mais la plupart du temps, ces efforts sont vains. Et les parents continuent par inscrire leurs enfants dans les écoles sans actes de naissance. L’ONG Action Education par le projet ACTE Afrique vient de nous enlever un gros caillou de nos chaussures », déclare un directeur d’école bénéficiaire du projet. Pourquoi les parents ne déclarent pas les enfants à l’état civil ? Les raisons sont diverses. A la négligence et l’ignorance, il y a d’autres raisons. « Ma fille a eu une grossesse précoce sur les bancs de l’école.  Elle a donné naissance à une fille qui est à ma charge depuis 10 ans. Je ne connais pas le père de l’enfant. Mais je l’ai tout de même scolarisée. Voilà pourquoi elle s’est retrouvée à l’école sans acte de naissance. Elle est en classe de Cours Moyen 1. Et elle va bientôt passer son examen de fin d’étude du premier cycle. Grâce à l’ONG Action Education ma petite fille va passer son examen », justifie un parent d’élève.

Après, la phase des audiences foraines d’établissement des jugements supplétifs, la phase suivante sera la transcription qui sera réalisée par les mairies. Action Education accompagnera aussi le moment menu les mairies pour la réalisation desdites transcriptions qui permettront aux enfants d’entrer en possession de leurs jugements supplétifs d’actes de naissance.

fr_FR
fr_FR