Projet Savanes Motaog au Togo
Le projet Jeunes et Femmes pour la Cohésion Sociale dans les Savanes rebaptisé « Savanes Motoag » qui signifie « le vivre ensemble dans les Savanes » en langue nationale « ben » a été officiellement lancé le 26 novembre 2020 pour une durée de quatre ans dans la région des Savanes au Togo. Il est une initiative du consortium Plan International, Action Education, CICAT et WiLDAF-Togo avec le financement de l’Union Européenne et de l’Agence Suédoise de Développement. Il a pour objectif l’éducation à la cohésion sociale et au vivre ensemble.
Dans le cadre des activités du projet, du 05 au 07 octobre 2023, les OSC partenaires, les organisations religieuses, les chefferies traditionnelles et les autorités locales ont organisé des rencontres de dialogue et d’échanges sur les enjeux et le renforcement de la cohésion sociale à Dapaong, précisément à Naki-Ouest, Korbongou, Timbou, Tandjouaré, Barkoissi et à Mango.
Les représentants des différentes structures et communautés se sont penchés sur les prescriptions religieuses, les normes sociales et les dispositions légales qui prônent la cohésion sociale et le vivre ensemble. Ensuite ils ont identifié les pratiques courantes néfastes au vivre ensemble et à la cohésion sociale. Enfin ils ont échangé sur le rôle et la responsabilité de chacun dans la culture de la paix et le vivre ensemble. Ces rencontres sont organisées par Action Education dans le cadre des activités du projet Savanes Motaog.
A Dapaong, les autorités administratives ont expliqué la nécessité pour les leaders des différentes communautés de dialoguer et de travailler la main dans la main pour la préservation de la paix dans les différentes localités de la région des Savanes. En tant leaders d’opinion, ils sont écoutés par leurs communautés ou coreligionnaires et leurs positions sont souvent considérées comme venant directement de Dieu ou des ancêtres et donc non contestables. Les participants ont été invités à faire un diagnostic sans complaisance de toutes les pratiques qui entravent le vivre ensemble et de faire des propositions pouvant conduire à la cohésion sociale. A la fin des différentes rencontres, les participants ont exprimé leur satisfaction. Ces rencontres seront étendues à d’autres localités couvertes par le projet.
Témoignages de participants
Malanbo Komlavi M’BOMA , Médiateur de la Maison de Justice de Dapaong
« J’ai apprécié le contenu de cette rencontre. D’abord, par la méthode qui a été utilisée. Ensuite, à travers l’élan que les acteurs présents ont manifesté dans la réalisation des travaux de groupe. Et enfin, le résultat généré par ces échanges, qui aboutissent d’ailleurs à la mise en place d’un comité de suivi d’un plan d’action qui a été élaboré. Pour la suite, chacun de son côté doit suivre le plan d’action et travailler pour le vivre ensemble la Région des Savanes ».
M SORKE, représentant l’OSC AJEDES
« La journée que nous avons partagée ensemble a été bien et bénéfique puisqu’il s’agit de la paix qui nous concerne tous. Les échanges nous ont permis de comprendre ce qui fragilise la cohésion sociale. Nous savons désormais ce que nous devons faire en vue de renforcer la cohésion sociale. Et donc, l’échantillon présent à la rencontre était considerable, car il y a des leaders religieux, les autorités locales et les organisations de la société civile. Et chacun a partagé son expérience en matière de la cohésion sociale et de ce qui peut la renforcer. Pour nous organisations de la société civile, nous allons mener des sensibilisations des communautés sur le vivre ensemble et former les jeunes en Activités Génératrices de Revenus pour sortir de la pauvreté ».
El-hadj Ousmane DOUTI, Imam de la mosquée centrale de Dapaong
« Les enseignements de cette rencontre vont beaucoup nous aider dans notre prêche. Parce que la paix, c’est une grande chose. Sans la paix, on ne peut rien faire. Dans nos prochaines prêches à l’endroit des fidèles musulmans, nous mettrons un accès particulier sur l’importance de la paix et du vivre ensemble. Nous sensibiliserons les croyants à éviter toute forme de violence dans n’importe quelle circonstance et à cultiver l’amour du prochain comme nous l’ordonne le Coran d’Allah ».
Liguili Yemboum, Élu local de la mairie Tone 1
« L’atelier nous a rappelés en tant qu’élus locaux, guides religieux, représentants de la société civile, forces de sécurité et d’ordre ce que nous devons faire afin de préserver la cohésion sociale sans laquelle aucun développement n’est possible. Une fois retournés chez nous, nous allons mettre en application le plan d’action que nous avons conçu ensemble. Pour nous, autorité locale, nous allons avoir un comportement exemplaire et être impartiale dans toutes nos décisions. Nous allons aussi avoir un œil regardant dans les actions des OSC, les chefs et les leaders religieux pour que la paix règne ».
