Les menstrues une cause d’abandon scolaire des filles

Au Burkina Faso, l’accès et le maintien des filles à l’école restent toujours un défi à relever. La pauvreté des parents, les mariages précoces, les grossesses précoces et indésirées, la priorité accordée au garçon, sont entre autres des raisons de la non scolarisation des filles ou de l’abandon de l’école.  En plus de ces raisons, les menstrues constituent aussi une raison et non la moindre de l’abandon. Douleurs abdominales, malaise général, railleries des garçons font que la période des menstrues sont redoutées par les jeunes filles mal préparées à cause du tabou autour des menstrues dans les communautés rurales burkinabè. C’est pourquoi, dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale des droits de la Jeune fille, le 11 octobre 2023, l’Association pour la promotion de l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes (APEFAF) a organisé une campagne de sensibilisation sur la gestion des menstrues et une session de formation sur la confection de serviettes hygiéniques au profit des filles du Lycée privé Espoir de Léo, chef-lieu de la province de la Sissili. Action Education à travers le projet SCOLFILLE a soutenu cette activité en phase avec son objectif, à savoir l’accès et le maintien de toutes les filles surtout vulnérables à une éducation de qualité.  La cheffe du projet SCOLFILLE, Mamou SANOU, a participé à l’animation de la session de sensibilisation sur la gestion des menstrues au sein du Lycée privé Espoir.

Plus de 350 filles de la sixième à la terminale ont participé à la session de sensibilisation sous forme de questions-réponses très participative. Qu’est-ce que les menstrues ? Quelle est la périodicité ? Quels sont les signes annonciateurs des menstrues ? Quand avez-vous eu vos premières menstrues ?  Voilà quelques questions posées aux jeunes lycéennes pour évaluer leur niveau de connaissance par les animatrices de la session de sensibilisation composées de la cheffe du projet SCOLFILLE, de membres de l’APEFAF et de l’Association pour la paix et la solidarité (APS). Les filles ont brisé leur timidité pour répondre aux questions. Les règles comme elles appellent les menstrues sont mensuelles, les maux du bas ventre, des céphalées, un malaise général sont entre autres les signes annonciateurs. Mais Hélas, elles sont nombreuses à n’avoir jamais eu d’échanges directs avec leurs parents sur les menstrues. C’est pourquoi la première expérience des règles est le plus souvent très mal vécue. Surprises à l’école ou partout ailleurs, sans protection prévue, elles éprouvent une peur des saignements et un malaise d’être tachées. En milieu scolaire, pour éviter les railleries des garçons, certaines abandonnent les classes le temps des règles ou définitivement l’école.

En retour, les filles ont aussi posé plusieurs questions. Peut-on faire plusieurs mois sans avoir les menstrues et ne pas être en grossesse ? Peut-on être en grossesse et continuer à avoir les menstrues ? Après un accouchement, combien de temps pour la reprise des menstrues ? Les animatrices ont répondu aux questions. Il y a des cas de menstrues irrégulières et il faut se référer aux agents de santé pour une bonne prise en charge. Normalement en cas de grossesse, la femme ne devrait plus avoir de menstrues jusqu’à l’accouchement. La reprise des menstrues après un accouchement dépend de chaque femme. Les animatrices ont recommandé de se référer aux centres de santé devant tout cas anormal pour une prise en charge adéquate.

Elles ont expliqué aux filles que les menstrues faisaient partie de leur nature de femme. Il faut le comprendre et surtout apprendre à mieux gérer ces moments particuliers aux femmes sans compromettre leur éducation essentielle pour leur plein épanouissement.  Il faut prendre les précautions nécessaires pendant la période des menstrues et surtout disposer de serviettes hygiéniques.

Plus de 300 filles ont suivi les échnages

La présidente de l’APEFAF

La cheffe de projet SCOLFILLE

fr_FR
fr_FR