Projet SCOLFILLE : Soutien des femmes cheffes de famille pour l’éducation des filles

Pour l’accès et le maintien des filles dans le système éducatif, Action Éducation et son partenaire, la fondation l’Occitane, ont décidé d’agir à travers le projet d’appui à la Scolarisation des filles (SCOLFILLE). Donner une seconde chance aux filles précocement déscolarisées ou non scolarisées par l’ouverture de centres de Stratégie de Scolarisation Accélérée à Passerelle (SSAP). Durant les années scolaires 2021-2022 et 2022-2023, le projet SCOLFILLE a ouvert au total 12 centres SSAP qui ont permis le retour de 180 élèves en majorité des filles dans le système éducatif classique.

En plus des ex-apprenants des centres SSAP, le projet soutient les filles issues de familles vulnérables pour leur maintien à l’école dans 30 écoles primaires publiques des provinces de la Sissili et du Ziro au Burkina Faso, soit 15 écoles par province. Il s’agit de la dotation en kit minimum de fournitures scolaires et de la prise en charge des cotisations des parents d’élèves. Aussi, SCOLFILLE apporte des appuis financiers directs aux mères, cheffes de familles vulnérables, pour développer les activités génératrices de revenus qu’elles mènent déjà pour soutenir l’éducation de leurs filles.

Dans chaque école, 16 filles de familles vulnérables avec un risque d’abandon sont identifiées par le corps enseignant, les comités de gestion des écoles (COGES) et les services de l’action sociale de la mairie. Pour chaque fille, le projet donne un montant de 20 000 FCFA pour appuyer les activités génératrices des mères pour soutenir l’éducation. Vingt (20) mères issues des familles déplacées seront également soutenues au cours de cette année-scolaire 2023-2024. Au total, ce sont 500 mères qui seront soutenues pour booster leurs activités génératrices de revenus dans les deux provinces. Les activités identifiées sont l’élevage de bovin, caprin et de volaille; la commercialisation des céréales; la production de céréales; la vente de dolo (bière locale de mil), de beignets.

Dans la province de la Sissili, six écoles sont déjà touchées par cet appui aux mères de famille au nom de leurs filles scolarisées. Elles sont au nombre de 96 mères bénéficiaires. Parmi elles, Elisabeth Somé et Julienne Somé du village de Bozo dans la province de la Sissili.

Somé Elisabeth : vente d’amandes et de beurre de karité

« J’ai 5 enfants et deux filles ont bénéficié du soutien du projet. J’ai reçu pour les deux filles 40 000 FCFA. Ce soutien m’a beaucoup aidée. Je suis très contente », dit Elisabeth. Effectivement les deux filles de Elisabeth font partie de celles issues de familles vulnérables. Elles sont à la charge de leur mère qui se bat pour s’occuper d’elles. Pour les deux filles inscrites à l’école primaire publique de Bozo, Elisabeth a reçu un appui du projet pour le développement d’activités génératrices de revenus de 40 000 FCFA.  « Avec le montant reçu, j’ai acheté des amandes de karité que j’ai séchées, triées et conservées dans des sacs. Après je vais extraire le beurre de karité », précise-t-elle. En plus de la vente du beurre de karité, Elisabeth vend aussi du dolo (la bière locale de mil). Le beurre de karité extrait sert à la consommation domestique et à la vente. « Avec les revenus que je gagne, je m’occupe de mes enfants et surtout de l’école pour que mes enfants ne soient pas comme moi. Je remercie le projet pour son appui », confie -t-elle.

Somé Julienne : production agricole et vente de beignets

Julienne est veuve depuis 6 ans. Elle est mère de 3 enfants inscrits à l’école primaire publique de Bozo. Julienne est analphabète. « A notre temps, les filles n’allaient pas à l’école. Elles devaient aider leurs mères pour les travaux domestiques », dit-elle. Avec des enfants de bas âge et sans soutien des frères de son défunt époux, elle se bat pour s’occuper d’eux. « Je ne veux pas que mes enfants soient analphabètes comme moi. L’école est importante aujourd’hui. Savoir lire et écrire est indispensable », insiste-t-elle.  Après le décès de son époux, elle hérite de ses champs. Elle cultive le maïs, le mil et les arachides. Une partie sert à la consommation de la famille et le surplus est vendu.  Les deux filles de Julienne ont été retenues pour bénéficier de l’appui au profit des familles vulnérables pour que leur mère développe ses activités génératrices de revenus. Elle a reçu la somme de 40 000 FCFA pour les deux filles.  « Avec le montant reçu, j’ai acheté des engrais pour la production agricole, des amandes de karité pour l’extraction du beurre qui sert à frire les beignets que je vends. Je remercie Action Education pour l’aide que j’ai reçue.  Cela m’a permis d’avoir une bonne récolte de maïs et de mil.  J’ai pu acheter aussi des amandes de karité », dit-elle.

 

Somé Elisabeth trie les amandes de karité

Amandes de karité conservées par Somé Elisabeth

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