L’éducation, arme essentielle face au dérèglement climatique, est laissée-pour-compte selon l’ONG Action Education

Les catastrophes naturelles feront environ 150 millions de victimes par an d’ici 2030, soit une augmentation de 50% comparé à 2018 (Source ONU). Les premières victimes de ces crises sont les enfants qui sont exposés à des traumatismes et aux violations de leurs droits fondamentaux, en particulier l’accès au logement, à la sécurité, à la nourriture et à l’éducation. L’ONG internationale Action Education agit pour renforcer l’adaptation des populations les plus vulnérables face aux crises climatiques et permettre aux plus jeunes d’atténuer les effets du dérèglement climatique, notamment grâce à l’éducation au développement durable.

Le droit à l’éducation menacé par les catastrophes naturelles

Selon le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) du 20 Mars 2022, le changement climatique est plus que jamais une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Entre 2010 et 2020, les pays très vulnérables ont subi une mortalité 15 fois plus élevée due aux inondations, aux sècheresses et aux tempêtes, que les autres pays.

Les conséquences du dérèglement climatique touchent de plein fouet les populations les plus vulnérables, notamment les enfants et les jeunes. En cas de sécheresses, d’inondations, de cyclone ou de séisme, les plus jeunes se retrouvent privés de logement, de nourriture, d’accès à l’eau, de soins et parfois de leurs familles. Les écoles, pourtant synonymes de refuge et de sécurité, peuvent être endommagées ou détruites et ne sont plus en mesure d’assurer la continuité pédagogique et psychologique pourtant nécessaires à des enfants souvent traumatisés.

Au Cambodge, en 2020, 686 écoles ont fermé leurs portes en raison des inondations.  A Madagascar, une série de cyclones l’an passé ont privé les populations d’accès à l’eau, à l’électricité et aux établissements scolaires. Aujourd’hui, c’est au tour des populations marocaines et libyennes de subir les conséquences de terribles catastrophes naturelles. A chaque fois, les enfants sont les premières victimes, privées de l’ensemble de leurs droits fondamentaux, y compris de leur droit à une éducation de qualité.

Vanessa Martin, Responsable plaidoyer chez Action Education explique :

« Les catastrophes climatiques touchent au bien-être et au développement des enfants. Comment continuer à vivre quand on a vu sa maison détruite, sa famille ou ses amis blessés ou tués, quand on a été confronté aussi jeune à un traumatisme ? Comment envisager l’avenir quand chaque jour on a faim ou quand les températures excèdent 50 degrés ? Face aux crises climatiques, l’école n’est pas seulement un lieu d’apprentissage des savoirs. Elle doit servir de refuge, apporter un soutien psychosocial et favoriser pour des enfants traumatisés un retour rapide à des repères, à une vie « normale » et leur permettre ainsi de renforcer leurs capacités de résilience. Même si l’école est détruite ou endommagée, l’éducation au sens large du terme doit reprendre le plus vite possible, après une catastrophe naturelle et notre mission à Action Education est de mettre en œuvre des programmes d’urgence pour garantir une continuité pédagogique et sociale pour les communautés les plus vulnérables que nous accompagnons. »

L’éducation : la grande oubliée des discussions sur le climat

Répondre aux crises climatiques dans l’urgence n’est cependant pas une solution durable pour Action Education.

« Nous déplorons aujourd’hui que l’éducation au développement durable soit toujours la grande oubliée des grandes discussions sur le climat. Elle est pourtant une arme essentielle pour faire comprendre à toutes et à tous, y compris aux plus jeunes, les enjeux du dérèglement climatique et permettre aux populations d’en atténuer les effets. A condition, bien sûr, d’y allouer les moyens financiers, pédagogiques et RH nécessaires et de proposer aux enseignants des formations initiales et continues de qualité », déclare Vanessa Martin.

Au-delà des programmes d’urgence de réponse aux crises climatiques, l’association développe donc des actions de sensibilisation au développement durable auprès des communautés qu’elle accompagne. Ses équipes interviennent régulièrement dans les écoles afin d’expliquer aux jeunes les conséquences du dérèglement climatique et l’importance de respecter l’environnement. Elle favorise également leur participation active aux enjeux environnementaux, notamment à travers la mise en place de jardins scolaires, d’activités de reboisement, de tri et de recyclage, ainsi qu’au travers des « gouvernements scolaires ». Ce dispositif permet à un groupe d’élèves élus par leurs camarades de discuter des différents problèmes rencontrés au sein de l’école, telles que sur les questions environnementales, et de proposer des solutions que les enfants eux-mêmes pourront mettre en œuvre : mise en place de poubelles dans les écoles, sensibilisation au tri et au recyclage, fabrication de jeux d’école avec du matériel recyclé… permettant aux enfants de devenir acteurs face au dérèglement climatique. En Afrique ou en Inde, l’association forme également les adultes à l’éco-citoyenneté, pour leur permettre d’atténuer les effets du dérèglement climatique sur leur quotidien et de renforcer leurs actions pour la protection de l’environnement.

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Contact presse : Auvray & Boracay / Teninsy Savané  – Mail : [email protected]  – Tél. : 01.58.22.21.11

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