Travail des enfants : Action Education mobilisée pour lutter contre ce fléau
160 millions d’enfants sont aujourd’hui contraints de travailler dans le monde, selon les dernières estimations de l’Organisation Internationale du Travail. Soit 1 enfant sur 10. Ce chiffre, qui n’avait eu de cesse de baisser depuis plusieurs années, a considérablement augmenté (+8.9 millions) au cours des quatre dernières années. Pourtant, le travail des enfants n’a rien d’une fatalité et des solutions très concrètes existent pour y remédier.
Qu’est-ce que le travail des enfants ?
Selon l’Organisation Internationale du Travail, le travail des enfants regroupe l’ensemble des activités qui privent les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur santé, développement physique et mental. Ces enfants sont alors contraints d’abandonner l’école au profit de maigres revenus qui les aident à subsister ou forcés de travailler avant et/ou après l’école et sont donc privés des conditions nécessaires et adéquates pour apprendre correctement. On estime aujourd’hui que près d’un tiers des enfants travailleurs est déscolarisés
Les secteurs concernés
Les enfants travaillent aujourd’hui dans tous les secteurs, de manière invisible : travail domestique, notamment pour les jeunes filles, mais aussi dans les plantations et l’ensemble du secteur agricole (112 millions), les usines ou l’industrie (16,5 millions) ou encore dans les services (31,4 millions). 79 millions exercent aujourd’hui un travail dit « dangereux » qui, par sa nature ou les circonstances dans lesquelles il est effectué, est susceptible de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité des enfants. (travaux qui exposent les enfants à des sévices physiques, psychologiques ou sexuels; qui s’effectuent sous terre, sous l’eau, dans des espaces confinés; qui s’effectuent avec du matériel ou des produits dangereux ou qui les font travailler de longues heures d’affilée ou de nuit). Les pires formes de travail des enfants concernent toutes les formes d’esclavage et de traite d’enfants, la servitude pour dette, le recrutement d’enfants à des fins de prostitution ou pour des activités illicites.
Les Causes et les conséquences
Le travail des enfants a pour principale cause la pauvreté extrême. Elle contraint les familles démunies, le plus souvent à contre-cœur, à mettre leurs enfants au travail pour améliorer leurs revenus. Les enfants, les plus fortement discriminés – notamment ceux appartenant à des minorités ethniques ou communautés migrantes – en sont les premières victimes. Au cours de la dernière décennie, la multiplication des crises économiques, l’aggravation des conflits et l’inefficacité des politiques économiques et sociales dans de nombreux pays ont conduit à une augmentation du nombre de ménages vivant avec moins de 1,90 dollar par jour et corollairement à une hausse du travail des enfants. La pandémie² de COVID-19 et les mesures de restrictions sociales, qui ont brutalement entraîné un ralentissement brutal de la croissance mondiale, une hausse drastique du chômage et privé des millions de personnes de moyens de subsistance, ont assené un coup fatal.
La Covid-19, facteur d’aggravation
Plus de 200 millions de personnes supplémentaires ont ainsi basculé dans l’extrême pauvreté suite à la pandémie. Et ce nombre pourrait atteindre 1 milliard d’ici à 2050. Pour les populations les plus vulnérables qui n’ont accès à aucune protection sociale, le choc a été d’une violence extrême. A la hausse de la pauvreté, les familles ont aussi été confrontées à la fermeture des écoles. Pendant plusieurs mois, la COVID-19 a donc rendu les enfants et les jeunes plus vulnérables au travail des enfants. Face à des enfants oisifs, n’ayant pas même de cours à distance, les familles ont vu en leurs enfants une opportunité de gagner un peu d’argent. Les filles ont été particulièrement sujettes au travail domestique. Condamnées à rester à la maison, elles ont écopé d’un nombre croissant de tâches culinaires, ménagères et de garde d’enfants.
Les conséquences
Aujourd’hui on estime que 244 millions d’enfants et d’adolescents sont déscolarisés et 222 millions d’enfants exposés à des situations de crises ont un besoin éducatif urgent. Les nouvelles crises économiques, catastrophes climatiques ou pandémies ne manqueront pas de faire basculer des millions de personnes dans une pauvreté toujours plus extrême. Les enfants seront donc davantage mis au travail dans des conditions potentiellement dégradées, tandis que beaucoup d’autres pourraient être contraints aux pires formes de travail. Ce scénario catastrophe peut et doit être évité.
Comment abolir le travail des enfants ?
De nombreux traités internationaux, à commencer par la Convention relative aux droits de l’enfant – ratifiée par 197 états depuis 1989 – interdisent le travail des enfants et s’engagent à les protéger contre l’exploitation économique et à n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre leur éducation, santé, développement physique, mental, spirituel, moral ou social. De nombreux Etats l’ont également inscrit dans leurs constitutions et sensibilisent chaque année les populations à l’occasion de la Journée Internationale de lutte contre le travail des enfants (12 juin). Enfin, 193 Etats ont pris l’engagement en septembre 2015, lors de l’adoption des Objectifs de développement durable aux Nations Unies, de mettre terme au travail des enfants d’ici 2025 ( Objectif 8.7).
Nos solutions pour lutter contre le travail infantile
Depuis plus de 40 ans, Action Education met en œuvre des programmes fondés sur le respect et l’application des droits de l’enfant et de la CIDE, pour permettre aux enfants les plus vulnérables, filles et garçons, d’accéder à l’éducation : octroi de bourses scolaires, paiement des frais d’inscription, des uniformes et matériel, construction des cantines et fourniture des repas. L’association propose également aux familles les plus vulnérables de se former à de nouveaux moyens de subsistance pour améliorer leurs revenus.
Le plaidoyer d’Action Education contre le travail des enfants
En parallèle de nos actions, pour faire face au nombre croissant d’enfants contraints de travailler, Action Education demande donc aux gouvernements de reconnaître en urgence l’ampleur du problème et ses conséquences sur des millions de familles et d’enfants. Nous interpellons les Etats afin de :
- Améliorer les lois en vigueur : au-delà des structures légales et réglementaires (âge minimum du travail, conditions de travail, outils et mécanismes pour contrôler le travail des enfants) mise en œuvre de politiques permettant
- Réduire la pauvreté en permettent aux familles des activités qui leur permettent de vivre décemment sans recours au travail des plus jeunes et en mettant en place une couverture sociale universelle,
- Sensibiliser les populations en multipliant les campagnes d’informations sur les dangers du travail des enfants.
- De garantir une éducation gratuite et de qualité à tous les enfants. En apprenant à toutes et tous, filles et garçons, à lire, écrire, compter, en faisant d’eux des citoyennes et citoyens autonomes et éclairés capables d’obtenir un travail rémunéré et décent, l’éducation saura convaincre protéger les enfants et leurs familles des pièges du travail des enfants.
Pour en savoir plus sur le travail des enfants
- Face au travail des enfants, augmentons les dépenses pour une éducation gratuite et de qualité !
- Lutte contre le travail des enfants : pourquoi Action Education demande aux gouvernements d’investir dans l’éducation ?
- Lutte contre le travail des enfants : un combat de terrain
- Le travail des enfants risque d’augmenter à cause de la pandémie de COVID-19
- En Asie du Sud-Est, la crise économique provoque une augmentation du travail des enfants
Eduquer de futurs citoyens
Dans plusieurs de nos pays d’intervention, nous mettons en place des gouvernements scolaires au sein des écoles primaires. Une initiative qui s’inscrit pleinement dans le droit à la participation tel qu’inscrit dans la CIDE.
Un groupe d’élèves, élu démocratiquement par les autres, se répartit par “ministère” les différents aspects de la vie scolaire : environnement, propreté, cour d’école, cantine…
Cela encourage la participation des enfants aux questions qui les concernent directement et permet de les responsabiliser. Ils font naître en eux une conscience sociale et citoyenne et leur donne l’opportunité de travailler “autrement” la maîtrise de la langue, à l’oral comme à l’écrit, la capacité de se faire entendre et d’exprimer leurs idées.
Protéger la santé des enfants
Action Education estime nécessaire de s’assurer du bien-être et du respect des droits de tous les enfants afin de garantir leur accès à une éducation de qualité.
L’une de nos priorités est donc d’offrir aux enfants un environnement sain. Cela passe par l’installation de latrines sexo-spécifiques pour que les jeunes filles puissent aller aux toilettes et éviter le harcèlement. En plus d’accorder de l’importance à la nutrition, il est nécessaire de veiller à ce que les enfants ne soient ni démunis ni malnutris. En effet, de mauvaises conditions sanitaires ont en effet un impact considérable sur l’éducation des enfants. Les maladies à répétitions entraînent de l’absentéisme et dissuadent les parents d’envoyer leurs enfants à l’école.
Nous accordons également une importance particulière à la nutrition des enfants que nous accompagnons.
Lutter contre le travail des enfants
Les enfants sont aussi exposés aux dangers de la traite et du travail forcé. Dans le monde aujourd’hui encore, 160 millions d’enfants sont obligés de travailler et la moitié d’entre eux exercent des tâches dangereuses.
Notre priorité est de faire en sorte qu’aucun enfant ne soit soumis à un risque d’abus, de négligence ou d’exploitation tels que : le mariage précoce, le viol, la prostitution, le travail, l’abandon, la traite ou encore la toxicomanie.
Pour cela, nous sensibilisons les communautés et développons des mesures préventives permettant d’apporter un soutien efficace aux familles pour que leurs enfants soient scolarisés et non au travail.
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