Communiqué de presse – 8 mars, Journée internationale des Droits des Femmes : L’adolescence, étape clé pour l’autonomisation des femmes

21 février 2022

Paris, le 21 février 2022

Aide et Action revient en 2022 sur l’importance du temps de l’adolescence des jeunes filles, trop souvent délaissé alors qu’il est la clé pour la lutte contre les stéréotypes de genre, l’apprentissage d’une sexualité désirée, l’acquisition de la confiance en soi, préalable nécessaire à l’« empowerment » et à la recherche de l’indépendance financière. Dans les programmes éducatifs qu’elle développe dans 19 pays, Aide et Action accompagne toutes les jeunes filles, quelles que soient leurs conditions de naissance, pour qu’elles puissent tracer leur propre chemin, autre que celui imposé par la famille, la société, la religion et le genre.

Assurer l’accès de toutes les filles à une éducation de qualité est la priorité d’Aide et Action depuis plus de 40 ans. Mais, pour réaliser ce droit, il est impératif de lever les nombreux freins qui privent aujourd’hui encore plus de 130 millions de filles d’un accès à l’éducation. 

Pour des millions de jeunes filles dans le monde, l’adolescence est une période particulièrement difficile. Si les taux d’inscription et d’achèvement du primaire se sont améliorés au cours des dernières décennies, on observe toujours un net décrochage des filles au niveau du secondaire. Et pour cause : écoles et collèges ont rarement été pensés pour les accueillir. « La moitié des écoles au Cambodge n’a pas d’accès à l’eau courante et un tiers n’a pas de toilettes adaptées. Sans toilettes fille-garçon séparées, les jeunes filles qui ont leurs règles sont contraintes d’abandonner l’école a minima 5 jours par mois. Cela augmente l’absentéisme et favorise le décrochage scolaire » explique Srey Oun, enseignante cambodgienne. Dans le monde, 4 écoles sur 10 ne disposent pas de latrines filles-garçons séparées. 

Dans la plupart des zones rurales des pays d’intervention d’Aide et Action (notamment en Afrique subsaharienne et Asie), à l’adolescence, aller à l’école s’apparente à une prise de risques (viol, grossesse précoce), dont beaucoup de familles préfèrent se prémunir en déscolarisant les jeunes filles.  Chaque année, 12 millions d’entre elles sont mariées de force et 18,5 millions entre 12 et 19 ans deviennent mères . Au travers de ses programmes, Aide et Action insuffle aux jeunes filles la pleine conscience de leurs droits et le devoir de les défendre. Notre association saisit ainsi une opportunité unique de changer les vies des adolescentes et des femmes qu’elles deviendront. 

Pour aboutir à des résultats probants, Aide et Action a adopté une méthode originale. Dès la définition de son mode d’intervention, l’association implique les autorités locales et religieuses, très influentes en ce qui concerne les modes de vie et les traditions qu’elles peuvent contribuer à faire évoluer. C’est en faisant participer l’ensemble de la collectivité à ses programmes qu’Aide et Action parvient à davantage scolariser les jeunes filles et à faire évoluer les mentalités. Améliorer le transport scolaire, construire des toilettes sexo-spécifiques et organiser la distribution ou la fabrication de serviettes hygiéniques, avec l’appui de toute la communauté, sont quelques-uns des moyens les plus courants et efficaces pour retenir les adolescentes à l’école.

Dans les contextes de précarité extrême où intervient Aide et Action, les familles les plus démunies privilégient le bien-être et le développement des garçons. Et la récente crise économique engendrée par la COVID-19 pèse déjà très lourdement sur l’avenir de millions de jeunes filles, puisque l’on estime qu’entre 11 et 20 millions d’entre elles risquent de ne jamais retourner à l’école. Voilà pourquoi Aide et Action s’emploie, dans le cadre de ses programmes, à garantir en priorité l’ensemble des droits fondamentaux des filles.

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À propos d’Aide et Action 

Depuis 40 ans, Aide et Action, association internationale de développement par l’éducation, assure l’accès à une éducation de qualité pour les populations les plus vulnérables et marginalisées, en particulier les enfants, les filles et les femmes, afin que toutes et tous puissent maîtriser leur propre développement et contribuer à un monde plus pacifique et durable. 

Parce que l’accès à une éducation de qualité permet, en effet, de lutter contre la pauvreté et les maladies, de limiter le changement climatique et de bâtir la paix dans un monde durable, nous favorisons l’apprentissage tout au long de la vie. Ainsi, nous portons une attention toute particulière à l’éducation et à la protection de la petite enfance, à l’accès et à la qualité de l’éducation aux niveaux primaire et secondaire, ainsi qu’à la formation professionnelle et à l’insertion sociale. 

En fondant notre intervention sur les valeurs que sont la dignité, l’inclusion et l’intégrité, ainsi que sur les principes d’action que sont la transparence, la redevabilité et la solidarité, et grâce au soutien de nos 51 000 donateurs, nous menons actuellement 85 projets en Afrique, en Asie, en Europe – et notamment en France – pour près de 3 millions d’enfants, de jeunes et d’adultes.

Contact presse

Anne Cassiot, responsable relations presse/relations publiques
[email protected]
+33 (0)1.55.25.70.00

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  1. UNESCO,2020
  2. Clear Cambodia
  3.  UNICEF, 2018
  4.  Girls not Brides, 2018
  5. Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2019 – Rapport sur l’égalité des genres : Bâtir des ponts pour promouvoir l’égalité des genres, UNESCO, 2019
  6. L’Unesco (2020) estime que près de 11 millions de filles ne reviendront pas à l’école. Le Malala Funds estime qu’il y en aura plus vraisemblablement 20 millions (https://malala.org/newsroom/archive/malala-fund-releases-report-girls-education-covid-19)

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