Action Education poursuit en Guinée son programme Compétences pour demain. Il a pour but de développer les compétences des jeunes pour favoriser leur employabilité, leurs capacités à entreprendre et leur participation citoyenne.
S’intégrer dans la société et décrocher un emploi demeurent deux défis majeurs pour de nombreux jeunes en Afrique subsaharienne. Le programme Compétences pour demain s’adresse aux jeunes de 15 à 35 ans en situation de NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) de banlieues de grandes métropoles d’Afrique de l’Ouest. Ces zones périurbaines cumulent de nombreux facteurs d’exclusion (fort taux de chômage, difficultés d’accession aux fonds de soutien à l’entrepreneuriat, faible taux d’accès à l’éducation…). Le programme est mené en partenariat avec Solidarité Laïque et des organisations de la société civile guinéenne, avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD).
La démarche d’intervention du programme repose essentiellement sur des Laboratoires d’Innovation Sociale (LABIS) dotés de nombreuses ressources (studio d’enregistrement audio et vidéo, médiathèque, espace de coworking…). Ceux-ci sont des espaces de rencontre, d’apprentissage et de créativité pour les jeunes. Ils ont pour but de faire émerger des initiatives individuelles et collectives pour l’emploi innovant et des propositions pour le développement du territoire à travers des actions citoyennes. Différentes activités sont proposées dont un dispositif de mentorat avec des coachs expérimentés, des accompagnements individuels ainsi que des sessions de mise en réseau.
Orienter les jeunes vers des métiers porteurs
Le Laboratoire d’Innovation Sociale (LABIS) est situé dans une zone paupérisée de Conakry. Depuis le démarrage du projet Compétences pour Demain en 2020, plus de 1 000 jeunes ont bénéficié de l’accompagnement du LABIS de Conakry à travers plusieurs actions de renforcement de leurs compétences. Les formations concernent différents domaines dont l’informatique, l’audiovisuel, la communication digitale, l’artisanat, la collecte et la gestion des déchets plastiques, le métier de graffeur… Le Labis de Conakry accompagne l’autonomie des femmes, en favorisant par exemple l’organisation de coopératives.
Encourager les jeunes à créer leur entreprise
Des conférences sont régulièrement organisées pour présenter les grandes étapes du processus de création d’une entreprise en insistant sur l’élaboration du business plan, la recherche de financement et le démarrage de l’activité.
Mahawa Camara témoigne :
« On peut partir d’une simple formation pour créer son entreprise. Grâce à la formation que j’ai suivie dans le cadre du programme Compétences pour demain, mes camarades et moi, avons créé une coopérative autour de la transformation de produits agroalimentaires. Avec l’appui du programme, nous avons bénéficié d’une aide pour financer nos équipements. Aujourd’hui, nous produisons et vendons des boîtes de purée de piment certifiée par l’Office National de Contrôle Qualité ! »
Le digital pour booster les initiatives des jeunes
La communication digitale devient un enjeu majeur pour les entreprises et les organisations soucieuses de leur visibilité en ligne. Le programme Compétences pour demain organise des sessions de formation autour des bases de la communication digitale, notamment la création de contenus pour les réseaux sociaux et l’élaboration de stratégies.
Aminata Koné déclare :
« Aujourd’hui le numérique est incontournable. Grâce à la formation, j’ai découvert comment créer un logo, ouvrir une page Facebook et l’animer. Notre coopérative, qui travaille sur la gestion des déchets plastiques, dispose maintenant d’outils pour mieux atteindre ses publics sur les réseaux sociaux. »
Jeunes et émigration clandestine
Des échanges sont organisés par le LABIS dans le cadre du volet engagement citoyen du programme Compétences pour demain. Ils visent à permettre aux jeunes de prendre la parole autour de problématiques les concernant.
Le 21 juillet 2023, une trentaine de jeunes ont discuté des conséquences de l’émigration irrégulière, notamment les risques pour leur sécurité, l’alimentation de réseaux criminels, le trafic d’êtres humains mais également la fuite des actifs les plus entreprenants pouvant être des acteurs de changement dans leur pays. Les débats ont permis de déconstruire certains mythes autour de l’émigration en Europe.
